La stratégie industrielle de prolongation des réacteurs nucléaires en France est un échec. Il est dans l’intérêt de tous qu’EDF et son PDG reviennent à la réalité et ferment les réacteurs.
EDF ment sur ses comptes : faillite à l’horizon
Une récente analyse financière réalisée par le cabinet Alpha Value et commandée par Greenpeace révèle que l’entreprise EDF est en très mauvaise santé financière. EDF et son PDG Jean-Bernard Lévy sous-estiment les coûts relatifs au démantèlement des centrales et au traitement des déchets : une petit oubli de 50 milliards d’euros. Ces coûts doivent, selon la loi, être provisionnés correctement dans les comptes d’EDF. Cette irrégularité vise à dissimuler une situation de faillite de l’entreprise. EDF n’a pas les moyens de ses ambitions non plus : l’entreprise ne dispose en aucun cas des 165 milliards d’euros nécessaires aux investissements qu’elle s’est engagée à réaliser au cours des dix prochaines années.
Comptes insincères = pas de sûreté nucléaire !
Pourquoi est-il important de savoir quelle est la situation financière réelle d’EDF ? Parce qu’elle renvoie directement à sa capacité à investir dans la sûreté nucléaire. Si l’entreprise n’a pas les moyens de sa politique nucléaire, ce sont tout simplement des incidents plus nombreux qui nous attendent. C’est la raison de de la plainte déposée par Greenpeace contre EDF et son PDG pour délits boursiers : la sûreté du nucléaire français est l’affaire de tous.
Cette plainte est nécessaire pour mettre un terme à la fuite en avant de l’entreprise et éviter des accidents graves.
Parc nucléaire vieillissant : anomalies en pagaille, falsifications irresponsables
Le scandale des anomalies dans l’industrie nucléaire vient s’ajouter à la liste des difficultés rencontrées par l’entreprise et remet en cause la sûreté nucléaire. C’est la conclusion sans appel d’un rapport publié par Greenpeace en septembre 2016. Un scandale qui dure depuis 2014 et qui prend aujourd’hui des proportions dramatiques : actuellement, 30 des 58 réacteurs du parc nucléaire français sont touchés par ces anomalies.
En octobre 2016, Greenpeace portait plainte contre EDF et AREVA dans le dossier des anomalies de Fessenheim 2 suite à la révélation de falsification de documents. Un équipement à risques ne satisfaisant pas aux exigences essentielles de sûreté a été mis en fonctionnement.
Le nucléaire n’est plus une énergie rentable
Il est désormais évident que le coût de production d’électricité à partir de réacteurs vieillissants n’est pas rentable tant les réparations du parc ancien coûteront cher. Par ailleurs, en France comme à l’étranger, les nouveaux projets tombent à plat. En France, l’EPR de Flamanville a du plomb dans l’aile : outre le fait que les coûts initiaux ont été multipliés par trois, le chantier prend de nouveau du retard et l’EPR ne sera pas mis en service avant 2020, contrairement à ce que prétend EDF. À l’étranger, le marché des réacteurs nucléaire a quasiment disparu (voir l’enquête de Greenpeace sur le sujet). À Hinkley Point, en Angleterre, EDF s’est engagée dans un projet de construction de deux EPR qu’elle aura là aussi du mal à mener à terme.
La direction d’EDF, Jean-Bernard Lévy en tête, s’enferre dans le déni
EDF :
- est confrontée à une faillite qui semble inévitable,
- sous-provisionne considérablement les coûts relatifs au démantèlement des centrales et au traitement des déchets,
- est financièrement incapable de tenir ses promesses en matière d’investissements et de sûreté nucléaire,
- maintient péniblement en vie des réacteurs vieillissants touchés par de multiples anomalies,
- prétend qu’elle poursuivra l’exploitation des réacteurs nucléaires au-delà de 40 années d’exploitation au mépris de la loi de transition énergétique, mettant ainsi l’Autorité de sûreté nucléaire au pied du mur.
La stratégie industrielle de prolongation des réacteurs nucléaires en France est un échec. Il est dans l’intérêt de tous que les dirigeants d’EDF reviennent à la réalité et ferment les réacteurs. Le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, gère l’entreprise en roue libre, de façon irresponsable et dangereuse : sommes-nous prêts à en payer le prix ?