En France, plus de 200 millions d’animaux peuvent actuellement être entassés dans des fermes-usines, et près de 70 % des méga-exploitations sont concentrées dans deux régions : en Bretagne et dans les Pays de la Loire.
Cette industrialisation de l’élevage et cette hyper-concentration sur le territoire, impulsés par les lobbys de l’agro-alimentaire, sont un véritable fléau contre lequel il faut lutter de toute urgence.
Qu’est-ce qu’une ferme-usine?
Une ferme-usine est un modèle d’élevage poussé à l’extrême dans lequel est concentré une très grande quantité d’animaux sur un même site, alors que l’exploitation ne dispose pas d’une surface suffisante pour produire la nourriture de ses animaux et/ou pour épandre sans risque le lisier ou fumier qu’ils ont produit.
En France, on compte 3010 fermes-usines sur le territoire et 60% des animaux sont concentrés dans 3% des fermes d’élevage.*
Le fléau environnemental, social et sanitaire des fermes-usines
- Pollution de l’eau, des sols et de l’air : les fermes-usines menacent l’environnement et font peser des risques importants sur la biodiversité locale. Aujourd’hui, une très grande majorité des fermes-usines sont concentrées dans les régions Bretagne et Pays de la Loire, faisant grimper anormalement et dangereusement la concentration de nitrates dans l’eau et les émissions d’ammoniac dans l’air. Cela a pour conséquence de graves pollutions comme la prolifération d’algues vertes ou l’émission de particules fines nocives dans l’atmosphère. Par ailleurs, les risques pour l’environnement sont très forts en cas d’accident sur une ferme-usine ; par exemple, une fosse à lisier qui déborde peut polluer un cours d’eau sur plusieurs kilomètres.
- Contribution à la déforestation. En général, ces fermes-usines ne disposent pas de suffisamment de terres pour produire elles-mêmes l’alimentation des animaux. Elles contribuent ainsi massivement à l’importation de soja d’Amérique du Sud, dont la culture engendre une destruction massive des forêts tropicales.
- Antibiorésistance et risques de zoonoses : l’usage préventif d’antibiotiques pour les animaux entassés peut avoir des conséquences dramatiques sur la santé humaine puisqu’il contribue à développer des résistances aux antibiotiques. Le confinement des animaux augmente par ailleurs le risque de zoonoses, des maladies qui se transmettent de l’animal à l’être humain,comme la grippe aviaire. Les risques sanitaires sont donc réels.
- Perte d’autonomie des éleveurs et disparition des petites exploitations : ces méga-fermes menacent l’existence même de modèles paysans et accélèrent la disparition des fermes à taille humaine, les surfaces agricoles disponibles étant limitées. Les paysans et les paysannes perdent peu à peu leur autonomie en se retrouvant pieds et poings liés à l’agro-industrie.
- Bien-être animal : des centaines de vaches, des milliers de cochons et des dizaines de milliers de volailles sont entassés dans des bâtiments, sans aucun respect pour leurs comportements naturels, ni leur bien-être.
Non à tout nouveau projet de ferme-usine en France !
Une autre forme d’élevage est possible : adaptée aux territoires, respectueuse des limites planétaires, basée sur les pratiques de l’agroécologie et qui permet l’autonomie des paysans et des paysannes. En revanche, cela nécessite forcément de diminuer les volumes actuels de production et donc de consommation de viande et de produits laitiers.
Vous aussi, vous pouvez agir à nos côtés
Cette situation vous alarme et vous voulez agir ? C’est possible !
- Aidez-nous à faire pression sur les responsables politiques en signant notre pétition contre les fermes-usines.
- Agissez localement contre l’expansion des fermes-usines en rejoignant un groupe local de Greenpeace.
- Vous pouvez aussi faire un don. En nous soutenant dès aujourd’hui, vous nous permettez de poursuivre notre travail d’investigation et de plaidoyer afin de contrebalancer l’influence des lobbies et d’encourager l’arrêt de tout nouveau projet de construction ou d’extension de fermes-usines en France.
Agissez aussi dans votre quotidien
- Adaptez sa consommation de viande, d’œufs, et de produits laitiers. A travers ce que nous mangeons, il est possible de lutter contre l’industrialisation de l’élevage en France. Voici quelques pistes à explorer :
- diminuer drastiquement sa consommation de produits issus des animaux en privilégiant une alimentation végétale. En en mangeant moins souvent, cela permet alors d’en manger “mieux” en privilégiant la qualité.
- privilégier, autant que possible, des produits issus d’élevages paysans ou biologiques. (N’hésitez pas à aller rencontrer les éleveurs pour leur poser des questions)
- consommer des fromages locaux et de saison.
En réduisant votre consommation de viande, d’œufs et de produits laitiers, et en boycottant la viande industrielle, vous avez déjà un vrai impact !
- Parlez-en autour de vous! Plus on sera nombreux et nombreuses, plus la pression portera ses fruits ! En partageant à vos proches cet article, la carte des fermes-usines, la pétition ou des idées de recettes végétales, vous décuplez la lutte contre l’élevage industriel.
Pour approfondir les problématiques liées à l’élevage industriel et comprendre comment en sortir, découvrez notre vidéo sur le sujet :
Pour approfondir sur le phénomène des fermes-usines en France, téléchargez notre dossier de presse sur le sujet (mai 2023).
*Sources : chiffres issus de l’analyse de la base de données des ICPE d’élevage transmise par le Ministère de la Transition écologique en janvier 2023.