Une forêt restée longtemps à l’abri des activités humaines…ou presque
La forêt russe de Dvinsky, située dans la région d’Arkhangelsk, au nord ouest de la Russie est unique : elle est restée pratiquement totalement à l’abri des activités humaines. Elle est l’une des plus précieuses forêts intactes, une des dernières grandes zones forestières naturelles restées sauvages en Europe.
Pendant les 18 années de négociations portant sur les frontières de la future réserve, des zones importantes de la forêt ont disparu à cause de l’exploitation forestière, y compris au sein des 489 000 hectares que le Plan Forestier officiel de la région d’Arkhangelsk avait prévu de protéger en 2016.
Les paysages de forêt boréale qui entourent la région subarctique, également connue sous le nom de forêts du Grand Nord, représentent environ un tiers de la surface forestière qui persiste sur la planète. Il y a urgence à protéger ces paysages forestiers intacts, qui soutiennent l’ensemble de l’écosystème local (y compris les grands prédateurs), stockent de grandes quantités de carbone et résistent mieux que les autres forêts aux changements climatiques.
Une victoire d’étape significative
Le 19 avril, Greenpeace Russie, le WWF et plusieurs entreprises forestières ont signé un moratoire sur les frontières d’une réserve naturelle dans la zone et sur la procédure visant à la créer. La superficie totale de cette réserve dépasserait les 3000 km².
Bien que la zone ne soit pas encore officiellement protégée, un accord sur la procédure permettant d’établir la réserve a aussi été signé par les ONG avec le gouvernement régional. Il s’agit de l’avancée la plus significative sur ce dossier depuis des années.
Ces deux accords ne sont qu’une victoire d’étape, mais constituent une très bonne nouvelle pour la protection du coeur de la forêt de Dvinsky. La délimitation de ces frontières est le fruit d’un compromis très difficile entre les ONG et les entreprises, obtenu après des années de négociations.
Ce que cette saga de la forêt de Dvinsky nous apprend, c’est qu’il est impossible de protéger les forêts sauvages si les forêts qui les entourent sont exploitées de façon non-durable, ce qui a été le cas pendant des décennies dans cette région.