Samedi 11 mars, des rassemblements ont eu lieu dans 19 villes de France pour commémorer la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. Objectif : envoyer un message de soutien aux milliers de déplacés et victimes de la catastrophe ;et rappeler que la France, pays du monde où l'énergie nucléaire occupe la part la plus importante dans le mix électrique, est loin d’avoir tiré les leçons des accidents nucléaires.

Nucléaire

Fukushima : rassemblements alors que la France poursuit sa fuite en avant nucléaire

Samedi 11 mars, des rassemblements ont eu lieu dans 19 villes de France pour commémorer la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. Objectif : envoyer un message de soutien aux milliers de déplacés et victimes de la catastrophe ;et rappeler que la France, pays du monde où l'énergie nucléaire occupe la part la plus importante dans le mix électrique, est loin d’avoir tiré les leçons des accidents nucléaires.

A Fukushima, la catastrophe continue

Il y a six ans, un tsunami frappait les côtes japonaises et déclenchait un accident nucléaire, avec la fusion de trois réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi.  Le désastre est toujours en cours.

Process de décontamination dans la région d'Iitate

Un aperçu du processus de décontamination en cours dans le village d’Iitate, Préfécture de Fukushima, au Japon (photo datée du 15 juillet 2015).

Greenpeace a effectué des mesures à Iitate, village situé à environ 35 kilomètres de Fukushima. Dans certaines maisons, le taux de radioactivité est cinq fois plus élevé que la limite maximale recommandée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Aujourd’hui, le gouvernement japonais contraint les victimes de la catastrophe à revenir dans certaines zones encore contaminées, tandis que les conséquences sanitaires de l’accident continuent de se faire sentir et d’interpeller les spécialistes. Pour les victimes du nucléaire, il n’y a en réalité pas de retour à la normale, contrairement à ce que les autorités japonaises essaient de faire croire.

Greenpeace devant Ambassade du Japon

Comme d’autres collègues et citoyens dans de nombreux autres pays du monde, nous nous sommes rendus vendredi 10 mars devant l’Ambassade du Japon, en soutien à ces milliers de victimes japonaises du nucléaire.

Des rassemblements aux quatre coins de la France

Plus de 1400 personnes se sont mobilisées ce week-end à l’appel de Greenpeace et de plusieurs autres organisations défendant la sortie du nucléaire.

A Strasbourg, entre 400 et 500 personnes ont notamment réclamé la fermeture définitive de la centrale de Fessenheim et dénoncé le tour de passe-passe d’EDF qui repousse une nouvelle fois la fermeture.

Chasubles jaunes ou tenues blanches d’agent de maintenance du nucléaire, les manifestants venus de tout le Grand-Est, d’Allemagne et de Suisse, ont défilé avec des dizaines de poussettes, tractant des fûts jaunes de déchets nucléaires factices. Ces rassemblements ont aussi été l’occasion de rappeler qu’un accident comme celui-ci peut aussi survenir chez nous, en France.

Nucléaire : la France n’a pas tiré les leçons qui s’imposent

La France, pays du monde où le nucléaire occupe la part la plus importante dans le mix électrique, se trouve dans une situation où l’accident n’est plus à exclure.

A l’heure actuelle, 30 des 58 réacteurs nucléaires français sont touchés par plus de 100 anomalies (irrégularités sur des pièces essentielles au fonctionnement des réacteurs). A mesure que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) continue d’enquêter, d’autres irrégularités devraient être découvertes…EDF et Areva sont embourbés dans ce scandale des anomalies, et les résultats financiers d’EDF sont plus alarmants que jamais. L’entreprise, surendettée, n’a plus les moyens d’assurer un haut niveau de sûreté sur le parc nucléaire français.

EDF tente de minimiser le problème, mais le scandale des anomalies et les cas de falsifications découverts dans l’industrie nucléaire ne sont pas à prendre à la légère. C’est la sécurité des citoyens qui est en jeu ! Tel est le message que les militants de Greenpeace ont adressé directement aux dirigeants de l’entreprise, et donc à son PDG, Jean-Bernard Lévy.