Alors que la catastrophe nucléaire est toujours en cours, Jean-François Julliard est en ce moment à Fukushima au Japon. Invité par le bureau de Greenpeace sur place, il rencontre les habitants, agriculteurs, de la zone sinistrée de la centrale.
Pourquoi venir à Fukushima, trois ans après la catastrophe ? Après tout, les informations abondent même s’il faut les vérifier sans cesse. Et les témoins de la catastrophe ont de plus en plus de mal à se souvenir précisément des moments les plus difficiles.
Si nous venons encore à Fukushima trois ans après la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011 c’est pour ne pas oublier. Et pour montrer aux habitants que nous nous souvenons de ce qui s’est passé.
La plus grande crainte de la population locale est de tomber dans l’oubli le plus total. Le gouvernement, Tepco, l’opérateur de la centrale et beaucoup de responsables politiques voudraient que le monde oublie Fukushima. Ils voudraient que nos regards tournés brusquement vers cette partie du monde il y a trois ans, se dirigent maintenant ailleurs, vers d’autres préoccupations environnementales et humaines.
Notre devoir, en tant que représentants d’une organisation de protection de l’environnement et de l’homme dans son environnement, est justement de se souvenir et de continuer à raconter. Car la catastrophe nucléaire, environnementale, humaine continue, elle ne s’est pas arrêtée le 12 mars 2011.
C’est pour ça que je suis venu à Fukushima. Pour rencontrer des habitants, pour écouter leurs récits, pour tenter de les faire partager au plus grand nombre. Et, en échange, pour leur faire savoir qu’en France, nous n’oublions pas Fukushima.
Une organisation résolument anti-nucléaire comme l’est Greenpeace ne pourra jamais oublier Fukushima.
Raconter encore et encore, être sur place pour témoigner
C’est le message que je vais faire passer à toutes les personnes que je rencontrerai : aux familles, aux agriculteurs, à cet ancien maire qui a dû faire évacuer sa ville en quelques minutes et à tous les autres témoins de Fukushima.
Je ne suis pas venu seul. Nous sommes une vingtaine, de Corée, d’Inde, d’Allemagne, de Pologne ou de France, venus à la rencontre de ces habitants. Nous voulons entendre et faire savoir. Jouer pleinement notre rôle de contre-pouvoir et de lanceur d’alerte. La catastrophe de Fukushima est loin d’être terminée. Et nous sommes là pour poursuivre le récit.
à suivre …