La planète brûle, et il y a peu de chance qu’elle soit au programme du G7 et du G20 de l’année prochaine, qui seront organisés par deux grands ennemis du climat : les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite. Il y a donc beaucoup à faire cette année, si Emmanuel Macron le veut vraiment !

Climat

Biarritz : le G7 sera-t-il totalement déconnecté ?

La planète brûle, et il y a peu de chance qu’elle soit au programme du G7 et du G20 de l’année prochaine, qui seront organisés par deux grands ennemis du climat : les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite. Il y a donc beaucoup à faire cette année, si Emmanuel Macron le veut vraiment !

Le G7 pourrait être un grand moment pour le climat…

La France pourrait enfin être crédible sur son ambition climatique
Emmanuel Macron a beau se présenter comme champion du climat des rendez-vous internationaux, la France décroche de ses objectifs depuis deux ans. Greenpeace attend du gouvernement :

  • qu’il se fixe l’objectif de réduction d’au moins 65% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030,
  • qu’il se positionne publiquement dans les espaces diplomatiques sur cette ambition rehaussée – la seule compatible avec le respect d’une trajectoire de +1,5°. Cette annonce est aujourd’hui un signal nécessaire à envoyer aux dirigeants présents lors du G7 pour que les États se remettent dans les clous de l’Accord de Paris.

Les engagements actuels loin d’être à la hauteur

  • En mai dernier, un “G7 environnement” aurait pu amorcer un changement de cap. Nous avions listé sept grandes mesures incontournables pour le climat… et contournées : les promesses faites à cette occasion étaient totalement creuses.
  • L’Accord de Paris entre en vigueur l’année prochaine, en 2020. Or les engagements actuellement pris par les Etats conduisent à un réchauffement de 3 ou 4°C… bien loin des 1,5°C, limite absolue à laquelle les scientifiques du climat du GIEC ont appelé dans leur rapport d’octobre 2018, rédigé à la demande des Etats. Il faut donc revoir drastiquement ces engagements, et les faire respecter.

 

… mais c’est franchement mal parti

Le G7 à peine lancé, Emmanuel Macron multiplie les signaux négatifs, que ce soit sur la participation de la société civile ou sur le fond des sujets, réduction des inégalités et action climatique en premier lieu.

Le libre-marché comme boussole
Un mois à peine après la ratification par les députés LREM du traité CETA, il est peu probable que le G7 rompe avec l’habituelle apologie du marché. C’est pourtant d’un basculement radical et urgent dont nous avons besoin, qui passe notamment par une réhabilitation de la puissance publique, de la régulation du secteur privé et de la protection des biens communs. Et par une promotion des alternatives.

Les ONG exclues du G7
Ce G7 se veut officiellement “ouvert” et “inclusif”. Cela sonnerait presque juste… si les ONG avaient droit de cité. C’est tout le contraire : la société civile n’aura droit qu’à une poignée de représentants, et l’accès aux équipes de négociations comme aux journalistes est pour le moment prohibé. C’est pourtant le rôle de la société civile que de pouvoir promouvoir son expertise auprès des décideurs et ses recommandations dans l’espace public. Quant au contre-sommet, il a été débouté à des dizaines de kilomètres de Biarritz.

 

 

Macron déconnecté ? La jeunesse et les ONG déterminées !

Greenwashing et inaction des Etats font qu’aujourd’hui la dynamique pour le climat se trouve bien plus du côté de la jeunesse ou des associations. Ce qui n’empêchera pas Greenpeace de rappeler Emmanuel Macron à ses manquements et obligations.

 

Non-conviée, Greenpeace suivra le G7 d’encore plus près !

L’urgence climatique et sociale ne permet plus d’énièmes annonces sans lendemain. Greenpeace portera ses recommandations, surveillera les décisions du G7, les décryptera et tiendra comptables les dirigeants des Etats. Il est aujourd’hui impensable de prendre de grandes orientations internationales qui ne soient pas alignées sur l’impératif de maintien des températures sous la barre des +1,5°C d’ici la fin du siècle, comme le stipule l’Accord de Paris. Cela signifie :

  • sortir du charbon,
  • mettre fin aux subventions et financements des énergies fossiles,
  • sanctuariser les écosystèmes indispensables comme les océans et les forêts primaires,
  • développer des alternatives via des politiques publiques ambitieuses sur les transports, le logement, l’agriculture et l’alimentation,
  • planifier une transition juste et inclusive.

Ce sont sur ces engagements et sur la capacité de la France à entraîner les autres pays, que nous jugerons Emmanuel Macron lors du G7 à Biarritz.

Le débat se fera aussi au contre-G7
Un alter-G7 se tiendra du 19 au 23 août, non loin de Biarritz, à Hendaye et Irun. Au programme notamment, des manifestations pacifiques, le 24 août à Hendaye et le 25 août près de Biarritz, et des débats. Greenpeace salue et soutient ce contre-sommet et y participera le 22 août lors d’une conférence sur la nécessité d’une transition écologique juste socialement.
Le dimanche 25 août à 10h se déroulera la « Marche des portraits », dans le centre historique de Bayonne, en présence de Jean-François Julliard, Directeur général de Greenpeace France. Cette marche fait suite à l’action de désobéissance civile “Décrochons Macron” d’ANV-COP21 et donnera lieu à une conférence de presse.

Septembre emboîtera le pas

Rapports du GIEC alarmants et ignorés, grève des jeunes lancée par Greta Thunberg, sommet spécial des Nations unies sur le climat à New York… la pression citoyenne et politique monte et la rentrée promet d’être marquée par une mobilisation d’ampleur, avec la grève internationale le 20 septembre puis des marches partout en France le 21 septembre.

 

 

(Crédits photographiques : © Francesco Alesi / Greenpeace)