Cette plainte en diffamation fait suite à la publication par Greenpeace le 23 février 2016 d’un rapport intitulé « Menaces sur les forêts africaines : enquête sur les investissements du groupe Bolloré et de son partenaire belge Hubert Fabri ».
Greenpeace dévoilait alors la menace que la Socfin (entreprise gérant plus de 185 000 hectares de plantations de palmiers à huile et d’hévéas en Afrique et en Asie du Sud-Est) faisait peser sur les forêts tropicales en refusant de s’engager dans une politique zéro déforestation.
L’ensemble des concessions de la Socfin analysées par Greenpeace abritent d’importantes zones de forêts denses. Il est donc indéniable qu’en l’absence d’engagement zéro déforestation, la Socfin ne pouvait garantir la non-déforestation des zones boisées situées à l’intérieur de ses concessions.
Dans ce rapport, Greenpeace estimait que le groupe Bolloré, qui détient plus de 38 % du capital de la Socfin, ne pouvait pas se dédouaner de sa responsabilité à l’égard des pratiques de la Socfin, et Greenpeace demandait à Vincent Bolloré d’user de son influence pour que la Socfin s’engage sans tarder sur une politique de plantation zéro déforestation.
Greenpeace confirme qu’elle maintient toutes les informations et analyses publiées dans son rapport.
Plus de 100 000 personnes avaient signé la pétition demandant à Vincent Bolloré d’user de son influence pour pousser la Socfin à s’engager en faveur d’une politique de plantation zéro déforestation crédible et respectueuse des droits des communautés locales.
Près d’un an après le lancement de la campagne de Greenpeace, la Socfin s’était enfin engagée sur le chemin de la « zéro déforestation ». A cette occasion, Greenpeace exhortait l’entreprise à rester transparente sur la mise en œuvre de cette politique. En effet, afin d’évaluer l’impact de cette politique sur la préservation des forêts, il est indispensable que la Socfin adopte un plan d’actions ambitieux, publie les cartes de ses concessions et rédige des rapports d’avancement. A l’heure où nous publions ce billet, la Socfin n’a pas partagé d’informations précises et sérieuses sur ces points permettant à Greenpeace d’évaluer la mise en œuvre de sa politique .
Le groupe Bolloré et la Socfin sont coutumiers de ce type de procédures judiciaires à l’encontre d’ONG, qui constituent pourtant une entrave à la liberté d’expression. Mais Greenpeace ne se laissera pas bâillonner, et nous continuerons à exercer toute notre vigilance sur la mise en œuvre des engagements de la Socfin en matière de zéro déforestation.
Greenpeace est consternée par le fait que la Socfin, qui s’était pourtant engagée à produire de l’huile de palme et du caoutchouc naturel sans déforestation, ait décidé de porter plainte en diffamation. Mais notre détermination demeure totale et cette procédure n’aura pas l’effet dissuasif escompté par la direction de la Socfin.