Greenpeace s’invite chez EDF pour parler « sûreté nucléaire »

EDF tient sa première conférence de presse depuis la catastrophe de Fukushima ? Greenpeace est là ! Ce midi, une trentaine de militants de Greenpeace se sont chargés du comité d’accueil, disposant sur la façade du siège d’EDF à Paris banderoles et autocollants portant le message « Le nucléaire sûr n’existe pas ».

La situation japonaise nous rappelle douloureusement que l’énergie nucléaire est extrêmement dangereuse. Contrairement à ce que prétendent Areva, EDF ou Nicolas Sarkozy et son gouvernement, la France ne détient pas la solution miracle. Son futur réacteur EPR ne sera pas plus sûr que les autres : comme toute installation nucléaire, il générateur de risques incontrôlables et imprévisibles. Une décision politique de sortie du nucléaire doit être prise dès que possible.

Mauvaise nouvelle : EPR ou pas, le nucléaire sûr n’existe pas !
EDF, Areva et le gouvernement français parlent de l’EPR comme d’une solution miracle. En réalité, non seulement aucun réacteur de ce type n’est encore en fonctionnement, mais en plus, sur les deux seuls chantiers en cours en Europe, l’un en Finlande, l’autre en France à Flamanville (Manche), s’accumulent retards, dépassements budgétaires et problèmes de sûreté considérables.

En France, il y a quelques semaines le président de l’Autorité de sûreté nucléaire, André-Claude Lacoste, pointait du doigt quatre failles importantes de sécurité relevées sur l’EPR et qui sont en relation directe avec la situation de Fukushima. Au point d’envisager de mettre en place un moratoire sur la construction de ce nouveau réacteur en France.

Par ailleurs, la France est engagée dans plusieurs projets EPR dans le monde, dont deux en Inde, dans la région de Jaitapur, une zone connue pour l’extraordinaire richesse de sa biodiversité et… pour son risque sismique très élevé ! Le projet se développe dans des conditions désastreuses et sur fond de forte contestation populaire. Lundi 18 avril, un opposant a été tué par la police lors d’une manifestation.

Greenpeace demande :
– l’annulation du projet d’EPR à Penly (Seine maritime),
– l’arrêt immédiat du chantier EPR de Flamanville (Manche),
– l’abandon par Areva des négociations commerciales avec l’Inde sur le projet EPR de la région de Jaïtapur,
– le retrait immédiat d’Areva des projets de centrales nucléaires en Bulgarie (Bélené) et au Brésil (Angra),
– l’arrêt de la production du combustible Mox,
– une décision gouvernementale immédiate de sortie du nucléaire.

Dans les années 1970, suite à une décision politique, la France a développé en vingt ans le deuxième parc nucléaire du monde. Elle est aujourd’hui à nouveau à la croisée des chemins. Elle doit se doter d’un système énergétique moderne, décentralisé, économique et renouvelable !