Mise à jour du 17 décembre, 15h58 : l'EFSA vient de publier un communiqué inc

Agriculture

Greenpeace souhaite défendre l’interdiction des insecticides tueurs d’abeilles devant la Cour de justice européenne

Mise à jour du 17 décembre, 15h58 : l’EFSA vient de publier un communiqué incriminant deux insecticides néonicotinoïdes, dont un concerné par la procédure engagée par Bayer et Syngenta contre la Commission européenne. L’acétamipride et l’imidaclopride pourraient en effet avoir une incidence sur le développement du système nerveux humain.

Nous le savons: les abeilles sont en déclin. Parmi les causes de mortalité des abeilles, l’utilisation massive de pesticides. Pourtant, les abeilles et les autres pollinisateurs jouent un rôle fondamental dans la production de notre alimentation. C’est pourquoi, le 24 mai 2013, la Commission européenne a décidé de restreindre pendant 2 ans l’utilisation de trois pesticides produits par Syngenta et Bayer, et jugés dangereux pour les abeilles. Mais Syngenta et Bayer ne l’entendent pas de cette oreille. Ils ont engagé une procédure devant la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) visant à faire annuler cette interdiction.

GREENPEACE-KLETTERAKTION BEI SYNGENTA

Greenpeace souhaite intervenir dans la procédure opposant la Commission Européenne à Syngenta et Bayer

Greenpeace International ainsi que cinq autres associations (la coordination apicole européenne « Beelife », Pesticides Action Network Europe, ClientEarth, Buglife et SumOfUs) souhaitent intervenir, en tant que partie de la défense, dans la procédure qui opposent la Commission européenne à Syngenta et Bayer.

L’interdiction des trois pesticides tueurs d’abeilles, de la famille des néonicotinoïdes, produits par Syngenta et Bayer (la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame) est entrée en vigueur le 1er décembre 2013. Réfutant le bien-fondé de cette interdiction, ces derniers ont saisi la CJUE afin de faire annuler cette décision, qui, pour eux, ne serait que la conséquence d’une interprétation erronée du principe de précaution. Il s’agit pourtant d’une décision basée sur la science.

Des pesticides qui contaminent jusqu’au liquide de guttation des plantes

Bien évidemment, l’enjeu pour Syngenta et Bayer est purement économique. Pour Greenpeace et les autres associations qui souhaitent intervenir dans la procédure juridique européenne, les preuves scientifiques sont là. Elles ont notamment été fournies par l’Autorité Européenne de Sécurité des aliments (EFSA). Aujourd’hui, une étude scientifique pilote réalisée par Greenpeace International montre une concentration élevée d’insecticides néonicotinoïdes tueurs d’abeilles dans le liquide de guttation des plantes testées dans ce cadre. Ce liquide, sécrété par les plantes à l’extrémité de leurs feuilles, est consommé par les abeilles pour s’hydrater. Nos tests visent à mettre en lumière une voie de contamination peu étudiée et qui nécessite des études scientifiques approfondies.

L’interdiction de la Commission Européenne est certes insuffisante, mais complètement indispensable pour ouvrir la voie à une agriculture moins toxique et plus écologique. Il est nécessaire de la maintenir au-delà de la période de deux ans actuellement prévue, et, de l’élargir à tous les insecticides responsables du déclin des abeilles.