Qu’est-ce que le Greenwashing ?
Greenwashing, écoblanchiment, verdissage… Ces mots vous semblent familiers mais soulèvent encore plusieurs questionnements ? Vous avez besoin de plus amples explications ? Des détails et astuces pour reconnaître les éventuelles stratégies de greenwashing et ainsi éviter de vous faire piéger ? Découvrez en quatre points ce qui se cache derrière ce terme et en quoi le greenwashing nuit à la lutte contre le changement climatique.
1. Qu’est ce que le greenwashing ?
Le greenwashing est une stratégie marketing utilisée par une entreprise ou toute autre organisation pour verdir son image. Comment ? En donnant l’impression qu’un produit ou un service est respectueux de l’environnement alors que ce n’est pas le cas.
Le greenwashing peut prendre des formes diverses et variées. De la publicité mensongère à un packaging laissant supposer qu’un produit est « vert », en passant par l’utilisation d’un label trompeur… L’origine des matières premières utilisées peut également être source de greenwashing : du manque de transparence au mensonge, il n’y a souvent qu’un pas.
Découvrez le cas Coca-Cola : un parfait exemple de greenwashing.
La multinationale américaine de sodas Coca-Cola a récemment été accusée de greenwashing. Elle a affirmé qu’elle s’engageait à réduire les déchets plastiques.
En effet, de nombreuses enquêtes et des rapports ont démontré que Coca-Cola était l’un des principaux contributeurs à la pollution plastique dans le monde. La société a été accusée de produire d’importantes quantités de bouteilles en plastique à usage unique, contribuant ainsi de manière significative à la crise mondiale des déchets plastiques.
Ces allégations ont conduit notamment à des actions de la part d’organisations environnementales notamment Greenpeace et de groupes de défense des consommateurs. Les critiques ont souligné que les efforts de réduction des déchets plastiques de Coca-Cola étaient insuffisants par rapport à l’ampleur du problème mondial.
2. Le greenwashing est-il un problème pour le climat ?
Alors qu’il faut agir de toute urgence pour sauver le climat et maintenir la hausse des températures mondiales en deçà de 1,5 °C, le greenwashing retarde les véritables changements dont nous avons besoin. Voici 5 raisons de bannir cette pratique :
- Il permet aux entreprises de continuer leurs activités destructrices, tout en faisant croire que leurs méthodes de production sont responsables et écologiques.
- Il conforte un système économique et social fortement émetteur de gaz à effet de serre, perpétuant un schéma qui n’est plus supportable.
- Il aiguille les consommateurs et consommatrices vers des produits et services faussement écologiques, leur donnant le sentiment de bien faire.
- Il détourne les consommateurs et consommatrices des entreprises qui réduisent véritablement leur impact sur l’environnement.
- Il trompe l’attention de la population pour éviter que celle-ci se mobilise contre les entreprises polluantes et fasse pression pour qu’elles changent leurs façons de faire.
3. Est-ce que le greenwashing est illégal ?
Le greenwashing est considéré en France comme une pratique commerciale trompeuse.
Il s’agit d’une infraction passible de deux ans d’emprisonnement et d’une amende de 300 000 euros.
En France, c’est l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) et l’Agence pour la transition énergétique (Ademe) qui sont chargées de s’assurer que les entreprises n’utilisent pas d’arguments écologiques mensongers.
Bien que la pratique du greenwashing soit de plus en plus surveillée et condamnée, toutes les formes qu’il peut prendre rendent complexes sa signalisation et la mise en application des lois existantes. Heureusement, les associations restent vigilantes pour détecter et dénoncer elles aussi ce phénomène. Par exemple, Greenpeace et d’autres associations ont déposé un recours en justice contre TotalEnergies pour pratiques commerciales trompeuses en 2022, et celui-ci à été jugé recevable par le tribunal judiciaire de Paris en 2023. Affaire à suivre.
4. Comment reconnaître le greenwashing ?
Il n’est pas toujours simple de reconnaître une stratégie de greenwashing. Le mot d’ordre pour y parvenir : l’information.
Afin d’éviter de vous faire piéger, il est essentiel de vous familiariser avec les techniques courantes de greenwashing. Pour vous aider, voici cinq points d’alerte à surveiller :
- Des arguments très (trop) prometteurs ?
- Des termes flous pour décrire le produit.
- Des informations insuffisantes sur l’origine ou la provenance du produit.
- Un label trompeur (généralement une copie très similaire d’un label existant plus exigeant, sans aucune valeur).
- Des preuves inexistantes, impossibles à vérifier ou obtenir, que ce soit sur le site internet ou directement auprès de l’entreprise.
Il existe de nombreuses ressources gratuites provenant de sources fiables sur ces sujets. Le site de l’Ademe, par exemple, propose plusieurs pages web et documents complémentaires pour comprendre les grands principes du greenwashing.
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Ce n’est pas tout ! Pensez à dénoncer ces entreprises pour permettre à d’autres d’éviter de tomber dans le piège :
- sur les réseaux sociaux,
- autour de vous,
- en remplissant le formulaire en ligne du Jury de Déontologie Publicitaire.
Et Greenpeace dans tout ça ?
Pour le futur de notre planète, il est urgent de dénoncer ces opérations marketing douteuses qui détournent notre regard des méthodes climaticides employées.
Les entreprises ne peuvent pas continuer de détruire la planète en toute impunité.
Dénoncer les pratiques de greenwashing est au cœur des actions de Greenpeace depuis de nombreuses années. Illustration en trois exemples :
- Greenpeace demande l’interdiction de la publicité et des parrainages des entreprises de biens et services fossiles.
- Mars 2022 – Greenpeace attaque en justice TotalEnergies pour diffusion de publicités mensongères. Plus d’informations plus haut dans l’article. Cela intervient alors que TotalEnergies entame une poursuite-bâillon à notre encontre. L’affaire est en cours.
- Avril 2017 – Greenpeace Royaume-Uni publie un rapport révélant l’ampleur de la pollution plastique causée par Coca-Cola, alors que la multinationale parraine des conférences sur le climat.
Pour nous permettre de continuer ce travail d’investigation et de dénonciation, nous ne pouvons compter que sur le soutien de nos adhérents et de nos adhérentes. Si vous aussi, vous souhaitez soutenir nos actions, faites un don.