Océans

ICCAT: l’opération séduction des pêcheurs français bloquée par Greenpeace

Hier soir, 25 militants de Greenpeace ont bloqué à quai la péniche sur laquelle la direction des pêches françaises avait invité tous les délégués participant à la réunion de l’Iccat, à faire une croisière dinatoire sur la Seine à Paris.

Deux zodiacs de l’association ont mis en place une ligne flottante empêchant la péniche de quitter le port de Javel (dans le 15e arrdt). Six canoës ont posé deux grandes bannières sur la coque de la péniche et ont encerclé le navire. Une banderole géante a été suspendue au pont de Grenelle. Le message est simple pour les délégations de l’Iccat : « Sauvez le thon rouge, maintenant ».

L’ICCAT n’a plus droit à l’erreur !

Nous sommes au cœur des négociations et la direction des pêches françaises essaie de faire du lobbying avec cette soirée de fête. Greenpeace est là pour rappeler aux délégués qu’ils ont une mission, sauver le thon rouge, et qu’ils n’ont pas le droit d’échouer.

Depuis le début des négociations l’attitude de l’Union européenne et de la France en particulier est en total décalage avec les engagements pris lors de la conférence de Nagoya et avec la directive européenne sur la stratégie marine qui demandent à ce qu’on arrive à la restauration du stock de thon rouge d’ici à 2020. Cela signifie un quota de pêche à zéro. L’Union européenne demande le statu quo, soit un quota de 13 500 tonnes, qui ne laisse que 30 % de chance au stock de thon rouge d’atteindre un niveau durable de population d’ici à 2020. Cette prise de position montre que l’Europe ne soucie pas de la ressource et préfère faire plaisir à une poignée de pêcheurs riches et puissants.

Le Japon n’est pas le plus mauvais élève, loin de là…

Les Japonais sont souvent pointés du doigt sur la gestion de la pêche au thon rouge. Or aujourd’hui, le Japon est le pays qui insiste le plus pour obtenir une meilleure traçabilité du thon rouge qu’il achète et il ne fait pas partie des nations qui réclament un quota élevé pour les années à venir.

Nous savons qu’aujourd’hui 10 200 tonnes de thon rouge vivant attendent dans les fermes à Malte parce qu’ils n’ont pas trouvé preneur, en grande partie parce que les Japonais refusent d’acheter du poisson dont la provenance est douteuse. Le Japon ne s’est pas encore prononcé clairement sur le quota mais ce pays ne fait pas partie aujourd’hui des pays qui méprisent la ressource en demandant de pêcher toujours plus. Les États-Unis réclament une baisse du quota. Même la Lybie réclame un quota zéro. Seule l’Union européenne est dans cette posture irresponsable !

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