Si nous portons au cœur de nos valeurs et de notre projet une transformation juste et bénéfique pour toutes et tous, l’ouverture, la générosité et la solidarité font aussi partie de notre colonne vertébrale. Nous rejetons toute forme d’intolérance, de racisme et de repli sur soi. Greenpeace est une organisation qui souhaite la mise en place de politiques d’accueil pour tous ceux qui souffrent et fuient leur pays, quelles qu’en soient les raisons. C’est d’autant plus nécessaire que le changement climatique est aujourd’hui à l’origine du déplacement de 32 millions de personnes dans le monde. Les chiffres de la Banque mondiale prévoient 260 millions de déplacés climatiques en 2030, et jusqu’à 1,2 milliard en 2050. La question des migrations est intimement liée à la question écologique.
Une loi immigration à l’opposé de notre vision sociale et écologique
La loi immigration votée le 19 décembre va à contresens de l’histoire et des valeurs de justice et solidarité que nous prônons. Elle stigmatise les étrangers, boucs-émissaires bien commodes de l’incapacité du gouvernement à réduire les inégalités et à répondre aux difficultés d’une majorité face aux crises que nous traversons. Elle s’inscrit dans une politique inspirée du programme de l’extrême droite à l’opposé de notre vision, tant sur le volet écologique que sur les valeurs que ce parti porte historiquement.
Nous sommes très inquiets qu’un projet xénophobe, nationaliste et identitaire puisse être adopté dans un pays qui s’est vanté d’être le chantre des droits humains et de l’universalisme. Nous déplorons l’incapacité du gouvernement à porter une vision de société désirable et respectueuse du vivant et dénonçons l’irresponsabilité des politiques qui ont cédé aux appels de l’extrême droite, au lieu de porter une transformation écologique et sociale de notre système basée sur des principes de justice, d’équité et de solidarité.
Protéger les plus vulnérables et taxer les gros pollueurs
Ce n’est pas en nourrissant les divisions et les polarisations qu’on répondra aux craintes que peuvent susciter les crises en cours et les transformations radicales qu’elles appellent, mais bien en combattant les inégalités et en protégeant les plus vulnérables. Les sources de financement pour les accompagnements des catégories défavorisées ne manquent pas, il suffit de voir les centaines de milliards d’euros que les plus gros pollueurs ont engrangé ces dernières années du fait des crises.
Les enjeux écologiques ne peuvent être adressés sans une vision de la société ouverte et solidaire car ce sont des enjeux planétaires qui ne sauraient être résolus à l’échelle d’un pays et en prônant la préférence nationale ou le repli identitaire. L’immigration constitue une richesse pour une société.
Lutter pour l’environnement, c’est aussi défendre les valeurs de solidarité et d’égalité
C’est soudés et unis que nous devons affronter les crises, en premier lieu la crise écologique. Nous défendons l’égalité de toutes et tous devant la loi, un principe malmené par ce texte qui remet en cause le droit du sol et l’égalité d’accès aux droits sociaux pour des personnes déjà fragilisées. Nous sommes solidaires de toutes celles et tous ceux qui vont en payer le prix fort et de toutes les associations qui œuvrent à un autre projet de société en accompagnant au quotidien les personnes migrantes dans leur combat pour l’intégration.
Nous ne nous résignons pas et soutenons les mobilisations et actions pour dénoncer cette loi injuste, indigne de notre pays, de nos valeurs républicaines et des enjeux cruciaux que nous devons affronter. Il est essentiel de défendre les valeurs d’humanité, de solidarité et d’égalité, indissociables de la construction d’une société plus juste et verte pour toutes et tous.
En savoir plus
Lire la tribune collective, co-signée par Greenpeace France, publiée sur le site du Monde le 15 février 2024.