Grand Fresnes Wind Farm in France. © Jeronimo Acero - Wind farm of 3 wind turbines installed in Beaupréau-en-Mauges, in the commune of La Poitevinière.

Climat - Nucléaire

Quel est l’impact environnemental des éoliennes ?

Climat, Nucléaire

On ne cessera de le dire et de le répéter : la seule énergie propre est celle qu’on ne produit pas. A ce titre, comme toutes les énergies,  les éoliennes ont un impact sur l’environnement qui n’est pas neutre. 

Cependant, face aux problèmes indéniables que posent le pétrole, le gaz, le charbon et le nucléaire, les énergies renouvelables représentent un outil indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique avec des conséquences bien moindres sur l’environnement, la santé ou la sécurité. Les énergies renouvelables, et notamment les éoliennes, sont les énergies les plus vertes qui nous permettront d’opérer une vraie transition énergétique respectueuse de la planète.

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Comprendre le lien entre le nucléaire et le climat !

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Beaucoup de questionnements mais aussi de fausses idées circulent à propos des éoliennes. Nous tentons ici de démêler le vrai du faux et de proposer une vision éclairée sur le sujet.

Les éoliennes sont-elles une source d’énergie bas carbone ? Oui.

Une éolienne n’émet pas de CO2 lorsqu’elle produit de l’électricité mais il faut tenir compte de son empreinte carbone en amont (fabrication et transport) et en aval (démontage et recyclage). Selon une étude de l’ADEME publiée en 2015 sur l’analyse du cycle de vie des éoliennes en France, l’éolienne terrestre émet en moyenne 12,7 g de CO2 par kWh, et l’éolien maritime 14,8 g de CO2 par kWh, valeurs proches de celles avancées par le GIEC. A titre de comparaison, selon le GIEC, le gaz fossile émet 490 g de CO2, par kWh et le charbon 820 g de CO2 par kWh, et ces émissions sont probablement sous-estimées (à cause notamment des fuites de méthane).

Si le bilan carbone des éoliennes n’est pas neutre, il reste bien meilleur que d’autres sources d’énergies. RTE rappelle d’ailleurs dans son analyse “Futurs énergétiques 2050” la nécessité de développer massivement les énergies renouvelables, dont les éoliennes, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 en France. L’étude précise que les émissions totales issues des énergies renouvelables sont “très faibles”. 

Bon à savoir : l’impact carbone de l’éolien varie en fonction de sa durée de vie et des distances de transport des pièces (notamment pour l’éolien offshore qui suppose du transport maritime). 

La France va-t-elle devoir être couverte d’éoliennes ? Non.

Une production basée à 100 % sur de l’éolien serait impossible et ne ferait pas vraiment sens, tout comme un scénario 100% solaire : aucune technologie ne pourra répondre seule au défi de la transition énergétique. Les éoliennes doivent être réparties à différents endroits du territoire français en fonction de critères notamment géographiques ou météorologiques, et pas concentrées dans une seule région. De plus, la production éolienne doit être couplée à d’autres sources d’énergies renouvelables : solaire, hydraulique, géothermie, biogaz, marémotrice, hydrolien, etc. Notre rapport sur le classement des régions les plus vertes permet de rendre compte de la répartition nécessaire des énergies renouvelables sur le territoire métropolitain d’ici à 2050 pour une France avec une électricité 100% issue des renouvelables. 

Dans un mix énergétique composé de toutes les sources d’énergies renouvelables il faudrait compter environ 19 000 éoliennes au total sur l’ensemble du territoire pour répondre à la demande. Sachant que la France possède déjà 8000 éoliennes sur son sol, il ne s’agit en aucun cas de recouvrir la France d’éoliennes puisqu’un peu moins de la moitié des éoliennes nécessaires sont déjà implantées sur le territoire. A titre de comparaison, l’Allemagne compte  26 000 éoliennes pour une superficie presque deux fois plus petite que la France… La question n’est donc pas tant le nombre d’éoliennes à implanter en France mais plutôt leur répartition sur le territoire et la prise en compte des questions de biodiversité et de démocratie dans le choix des sites d’implantation. A ce sujet, FNE a notamment rédigé une grille de critères très précise pour l’éolien terrestre, l’Eoloscope, et pour l’éolien en mer l’Eoloscope Offshore.

Les éoliennes sont-elles source de forte pollution électro-magnétique, sonore ou lumineuse ? Non.

Selon les études de l’ANSES, de,l’INRA et du GPSE, les champs électromagnétiques générés par les lignes à haute ou moyenne tension, les transformateurs, les éoliennes ou autre source électrique peuvent créer des courants parasites au-delà d’un certain seuil qui peuvent gêner ou affecter les animaux des exploitations agricoles situées à proximité. C’est un problème sérieux mais qui n’est pas spécifique à l’éolien : il concerne toutes les sources d’énergie électrique. Il est connu et documenté, et des normes ont été mises en place pour y remédier. 

Quant au bruit qu’émettent les éoliennes, à 500 mètres de distance (distance minimale entre une éolienne et une habitation), il est généralement inférieur à 35 décibels c’est à dire moins que le bruit ambiant

La pollution lumineuse constatée par les riverains est aussi prise en compte depuis un arrêté d’avril 2018. Celui-ci impose une synchronisation des balisages lumineux pour limiter la gêne (cette mesure ne s’applique pas aux parcs existants pour l’instant). Il est tout de même souhaitable que la question de l’impact des éoliennes sur la santé des populations fasse l’objet d’études indépendantes globales et d’un suivi régulier. Ces impacts, qu’ils soient physiques ou ressentis, doivent être pris en charge sérieusement en application du principe de précaution, pour améliorer l’acceptabilité des projets et minimiser les incidences sur les riverains. Ce suivi rigoureux ne doit pas seulement être fait en amont lors des études d’impact, mais également durant la phase d’exploitation.  

Les éoliennes sont-elles recyclables? Oui, à plus de 90%.

Les éoliennes ont une durée de vie moyenne de 20 à 30 ans et plus de 90 % de son poids est recyclable à 100 %. Parmi les éléments recyclables, on compte les fondations en béton armé, et les parties métalliques composées d’acier, de cuivre et d’aluminium. Seules les pales (composées de résine, fibre de verre et fibre de carbone utilisées dans l’industrie nautique, automobile et aéronautique) ne sont pas facilement recyclables pour l’instant. Elles sont donc valorisées énergétiquement ; lors du traitement par combustion ou méthanisation des pâles en fin de vie, de l’énergie est récupérée puis réutilisée. L’enfouissement des pâles d’éoliennes est strictement interdit en Europe. 

Des avancées intéressantes sont en cours au sujet du recyclage des pâles d’éoliennes. Des premières pales d’éoliennes en mer entièrement recyclables ont commencé à être produites et commercialisées au Danemark. Il existe donc des perspectives d’amélioration grandissantes notamment en continuant à travailler sur l’éco-conception des composants des éoliennes afin d’améliorer la recyclabilité de tous les matériaux. 

Au-delà de leur recyclabilité, il faut également créer une filière industrielle de haute qualité environnementale capable de les recycler et de les revaloriser. L’enjeu du choix des investissements est donc crucial. 

Les éoliennes nuisent-elle fortement à la biodiversité ? Est-ce qu’elle tuent de nombreux oiseaux ? Non, mais à surveiller.

Certains parcs éoliens,  généralement les plus anciens, peuvent en effet avoir une influence sur la biodiversité. Cependant, une étude sur l’impact de l’éolien publiée par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) en 2017 montre que la mortalité des oiseaux due aux éoliennes est relativement faible lorsque les projets évitent les secteurs présentant de forts « enjeux avifaunes ».  De plus, la réglementation actuelle est stricte sur ce sujet : avant toute implantation d’éolienne, il est obligatoire de réaliser une étude d’impact puis de mettre en œuvre des mesures afin d’éviter, de réduire et de compenser les éventuels impacts résiduels. L’objectif est précis : zéro perte nette de biodiversité, voire un gain. Une fois le parc éolien mis en service, un suivi environnemental est obligatoire afin de s’assurer de l’efficacité des mesures proposées.

Les impacts potentiels sur la biodiversité sont un enjeu majeur, c’est pourquoi il est nécessaire de maintenir les législations actuelles, de mettre en place des études approfondies sur l’impact environnemental à long terme et de s’entourer d’associations environnementales locales spécialisées. Dans l’ensemble, ces impacts peuvent toutefois être évités et, dans tous les cas, atténués. La planification des projets éoliens est cruciale afin de préserver les territoires présentant les plus forts enjeux de biodiversité .

Les éoliennes offshore ont-elles un impact négatif sur la biodiversité marine? Pas si simple.

En ce qui concerne les écosystèmes marins, les impacts sont encore très faiblement documentés, mais la vigilance est de mise. Si en France les premiers projets d’éolien en mer sont en cours, ils doivent s’appuyer sur les meilleures pratiques, à l’instar de certains projets éoliens offshore déjà installés ailleurs en Europe, pour minimiser l’impact sur l’avifaune et les écosystèmes marins. La phase critique est celle du chantier, principalement à cause des forages et des vibrations, mais leurs impacts peuvent être atténués par des mesures d’évitement ou de réduction du bruit notamment. L’éolien flottant ne nécessitant pas de forage et se trouvant plus loin des côtes semble avoir des impacts moindres, c’est pourquoi il est important de développer cette technologie en parallèle.

Une fois les éoliennes installées, il est intéressant de constater que des impacts positifs à long terme voient le jour et que l’éolien offshore pourrait, sur plusieurs années, se révéler bénéfique pour la biodiversité. Des études montrent par exemple la création d’un effet “récif” attirant une faune riche et variée ou encore d’un effet « réserve » induit par la diminution des activités de pêche. Cette nouvelle zone d’exclusion de pêche rend les alentours des parcs éoliens plus riches et productifs : bonne nouvelle pour l’écosystème ! Il reste très important de surveiller l’impact potentiel sur les oiseaux migrateurs et certaines espèces marines (cétacés notamment) sur le long terme. Pour Greenpeace France, les éoliennes en mer ne devraient pas être installées dans les aires marines protégées.

Les éoliennes utilisent-elles beaucoup de terres rares? Non.

Seules les éoliennes offshore(et 6% des éoliennes terrestres) nécessitent l’utilisation de terres rares dans les aimants permanents utilisés pour réduire le volume et le poids de certains moteurs et générateurs électriques. Les quantités utilisées par les éoliennes ne sont pas significatives. Selon l’ADEME, les terres rares représentent moins de 0,001% du poids de l’éolienne.

Il faut cependant prendre en compte le fait que l’extraction et la transformation des terres rares polluent gravement l’environnement. Elles sont présentes partout dans nos écrans, nos pots d’échappements, nos batteries… A ce titre, il est urgent de limiter et supprimer au plus vite le recours aux terres rares quelques soient les filières. En ce qui concerne la filière éolienne, la recherche progresse rapidement en la matière et il faut continuer d’investir pour déployer en priorité les technologies n’ayant plus recours aux aimants permanents qui contiennent ces terres rares.  

Le béton au sol a-t-il un impact considérable sur la biodiversité? Non.

Pour installer des éoliennes terrestres, il est nécessaire d’utiliser de la surface au sol, des terres agricoles le plus souvent, et du béton (entre 600 et 800 tonnes suivant les générations d’éoliennes). Ce béton représente 90% du poids d’une éolienne terrestre. Ces fondations permettent d’assurer la stabilité des éoliennes avec un ancrage au sol solide. Même s’il est nécessaire de maîtriser à la fois la consommation de ce béton et d’en limiter les conséquences, le béton reste un matériau inerte qui ne pollue pas les sols. En France, on estime à moins de 1 % la consommation de béton consacrée à la construction d’éoliennes. 

Pour ce qui est de la surface utilisée, l’éolien représente environ 1,5% de l’artificialisation des sols en France. Son impact, même s’il doit être maîtrisé, est donc largement limité en comparaison à d’autres productions d’énergies. L’impact des éoliennes sur l’artificialisation des sols est et restera largement négligeable comparée à celle liée aux grosses constructions telles que des centres commerciaux ou encore des infrastructures routières. 

Les exploitants ont-ils l’obligation de démanteler les éoliennes en fin de vie ? Oui.

Dès lors que les éoliennes arrivent en fin de vie, l’exploitant a l’obligation de les démanteler. Le béton est enlevé et valorisé ou recyclé à 100%. Le socle des éoliennes ne reste pas dans le sol après son démantèlement puisque c’est imposé par la loi, comme le rappelle l’AFP. Il en va de même pour les éoliennes en mer puisque l’exploitant devra démanteler le parc et restituer le site dans “un état comparable à l’état initial”.

A titre d’exemple, en 2016, le parc éolien en mer d’Yttre Stengruden en Suède, qui contenait 5 éoliennes de 2 MW chacune, a été démantelé avec succès : la quasi-totalité des composants a été enlevée, y compris les câbles sous-marins. Seule subsiste une partie des fondations en béton, matériau inerte, coupées au niveau du fond marin. Il s’agissait du premier démantèlement de parc éolien en mer au monde. Au Danemark, le parc de Vindeby, composé de  11 éoliennes de 0,45 MW chacune et reposant sur des fondations gravitaires, a lui aussi été démantelé avec succès en 2017.

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