Inauguration d’un ponton Fernando Pereira à Bordeaux

Ponton Fernando Pereira à Bordeaux


Le 1er mai 1985 Greenpeace lançait la « campagne Pacifique » qui devait conduire le Rainbow Warrior jusqu’à l’atoll de Mururoa où il devait s’interposer face aux essais nucléaires français et témoigner. A la fin du mois de mai, l’équipage du Rainbow Warrior allait procéder à l’évacuation complète des habitants de l’atoll de Rongelap, aux Marshall dans le Pacifique Sud. Ces habitants étaient extrêmement affectés par les conséquences des essais nucléaires américains menés dans les années 50 (malformations, cancers, leucémies). Ces « réfugiés nucléaires » furent évacués par le Rainbow Warrior vers l’île de Mejito.

Quelques semaines plus tard, dans la nuit du 10 au 11 juillet, alors que le navire de Greenpeace s’apprêtait à quitter la Nouvelle Zélande pour se rendre sur la zone d’essai nucléaire, les services secrets français faisaient couler le Rainbow Warrior, deux bombes ouvrant deux voies d’eau dans la coque, tuant au passage Fernando Pereira.

Fernando Pereira était né en 1950 à Chaves, une petite ville portugaise. Il avait fui son pays dans les années 70 pour échapper à la conscription et ne pas participer aux guerres coloniales en Afrique (Angola). Il s’était expatrié aux Pays-Bas dont il prit la nationalité. Il avait rejoint Greenpeace et couvert les campagnes de l’ONG comme photographe. C’était à ce titre qu’il avait embarqué en 1985 à Hawaï sur le Rainbow Warrior pour une mission de 6 mois. Il avait 35 ans et il était père de deux enfants.
Cette plaque commémorative est l’occasion de faire perdurer la mémoire de Fernando Pereira et, avec elle, le souvenir de l’attentat contre le Rainbow Warrior. Il s’agit aussi de rendre hommage à tous les militants et lanceurs d’alerte qui ont donné leur vie pour protéger l’environnement et défendre les droits humains.

Rappelons qu’aujourd’hui dans de nombreux pays la situation reste souvent dangereuse pour les défenseurs de l’environnement. Dans de nombreuses régions du monde, protéger l’environnement, c’est prendre le risque d’être menacé, emprisonné, voire assassiné. En mars dernier, Berta Cáceres, une célèbre activiste et leader d’un peuple autochtone du Honduras, a été tuée parce qu’elle s’opposait à la construction d’un méga-barrage dont les conséquences environnementales seront catastrophiques. Depuis, plusieurs autres militants, en Amérique centrale et ailleurs, ont perdu la vie. Personne ne devrait – nulle part – se sentir en danger pour avoir voulu protéger la nature ou défendre ses convictions.

Greenpeace exige le respect de la liberté d’expression et d’action des militants environnementaux, en France comme ailleurs et restera attentive pour dénoncer toute tentative de museler ceux qui dérangent en s’opposant à des projets destructeurs pour la planète.