Comment agir en cohérence avec nos valeurs ?
Limiter notre impact environnemental
Lutter contre les inégalités, discriminations, violences et risques psycho-sociaux
Prévenir les risques de conflits d’intérêt et de corruption
Limiter notre impact environnemental
En tant qu’organisation de défense de l’environnement, nous tâchons de réduire autant que possible l’empreinte écologique liée à nos activités.
Transport et déplacements
A Greenpeace France, nous avons un principe de base : privilégier au maximum les mobilités douces et les transports en commun. Nous limitons l’utilisation de véhicules individuels motorisés à des cas bien précis : matériel à déplacer, zones très mal desservies par des transports en commun, horaires décalés ou besoins spécifiques d’une opération. Dans ces rares cas où un véhicule motorisé est nécessaire, nous privilégions les véhicules légers et émettant le moins de CO2 possible.
L’usage de l’avion est par ailleurs interdit pour tous les trajets professionnels des équipes de Greenpeace France, en France métropolitaine, mais aussi en Europe et en Méditerranée, si le voyage peut être effectué en moins de 24 heures via des moyens de transports terrestres et / ou maritimes, avec des possibilités de couchage. S’il n’y a pas de possibilité de couchage ou de cabine (ou qu’une escale est nécessaire entre minuit et 6h du matin), la durée maximum excluant l’avion est de 12 heures.
Dans tous les cas, tout déplacement en avion ne se fait qu’à titre exceptionnel et doit impérativement être validé par notre Comité exemplarité qui évalue non seulement le respect de ces règles mais aussi la pertinence du déplacement par rapport à l’impact attendu dans le cadre de nos missions. En tant qu’organisation internationale, des déplacements hors du continent européen sont parfois nécessaires, mais nous nous efforçons de les rationaliser et de les limiter de façon drastique.
Pollution numérique
Le secteur informatique génère un ensemble de pollutions, que ce soit des gaz à effets de serre ou des déchets électroniques. Nous attachons donc une grande importance au choix du matériel que nous utilisons ainsi qu’aux aspects immatériels.
Concernant le matériel informatique, nous nous sommes fixé trois règles essentielles :
- Acheter en priorité des équipements reconditionnés, à chaque fois que le modèle souhaité ou un équivalent est disponible.
- Acquérir des équipements réparables : nos ordinateurs et smartphones doivent impérativement avoir reçu une note supérieure ou égale à 9/10 par IFixit (un classement effectué sur des critères de réparabilité). En cas de besoin spécifique, l’acquisition de matériel noté 8/10 peut être exceptionnellement autorisé, voire 7/10 avec accord obligatoire de notre Comité exemplarité. Pour les équipements pour lesquels un tel classement n’existe pas, la prise en compte de la réparabilité se fait au cas par cas au moment de l’achat.
- Dimensionner les équipements aux besoins professionnels réels de chaque personne. Chaque équipement est attribué de façon individualisée, selon les réponses à un ensemble de questions en lien avec le poste : par exemple, cette personne a-t-elle vraiment besoin d’un téléphone portable ou d’un smartphone ? Pour quels usages ? Quel type de matériel est réellement indispensable à l’accomplissement de ses tâches ? Le matériel peut-il être mutualisé entre plusieurs personnes ?…
Notre souhait est de réduire autant que possible le matériel neuf et superflu tout en répondant aux besoins essentiels pour mener à bien nos missions. Par ailleurs, nous tâchons de donner une seconde vie au matériel devenu obsolète pour certaines tâches mais encore utilisable pour d’autres fonctions : il est récupéré par nos équipes salariées et bénévoles, ainsi que par des associations partenaires.
Les volumes de données numériques sont une autre préoccupation sur le plan écologique et nous nous efforçons de les réduire. Par exemple, par défaut, les vidéos que nous diffusons sur nos réseaux sociaux ont une résolution maximum de 720p. De même, nous limitons la résolution des photos en ligne, selon les besoins et usages. En interne, la réduction de notre impact passe aussi par des habitudes simples, comme le fait d’éteindre sa caméra lors de présentations en visioconférence (et de ne la rallumer qu’au moment des discussions et échanges), de baisser la résolution par défaut des vidéos lues, de limiter l’échange de pièces jointes et leur volume.
Au-delà de l’impact environnemental, la question de la gestion des données fait également l’objet d’attention accrue et de règles spécifiques et rigoureuses. Pour en savoir plus sur ce point, consultez notre politique de confidentialité.
Achats et fournisseurs
Pour tout achat, nous privilégions de façon systématique une approche globale et exhaustive, tenant compte de l’ensemble du cycle de vie des matériaux ou produits (de leur fabrication à la leur fin de vie) ainsi que des impacts multiples (consommation d’eau et d’énergie, pollution, déchets…). Avant tout achat, les services concernés sont invités à répondre aux questions suivantes :
- Le produit est-il indispensable ? Nous tenons un inventaire de l’ensemble des équipements et vérifions systématiquement si des produits en stock pourraient répondre aux besoins sans nécessiter un nouvel achat.
- Le produit est-il solide et facilement réparable ? Existe-t-il une prestation de maintenance ou d’entretien ?
- Quelles sont les matières premières, substances et composants nécessaires à la conception du produit ? Ces matériaux sont-ils renouvelables, toxiques, nocifs, polluants ? Quel est l’impact de leur extraction ?
- Quel est le processus de fabrication ? Est-il polluant, consommateur d’énergie, d’eau ? Le site de production est-il géré dans le respect de l’environnement ?
- Comment s’organisent le transport et la logistique ? Quels sont les modes de transport ? Quelles sont les distances parcourues ?
- Quels sont les emballages utilisés ? De quelles matières sont-ils composés ? En quelle quantité ?
- Le produit est-il labellisé ? Si oui, ces certifications ou labels nationaux, européens, ou internationaux sont-ils fiables ?
- Que deviendra-t-il en fin de vie ? Le produit sera-t-il détruit, recyclé, valorisé, remanufacturé ?
La décision de procéder à un achat découle des réponses à ces questions, en application de la règle des « 5 R » :
- Refuser : nous identifions et refusons les achats (ou même les dons) non-essentiels, s’ils ne répondent pas à un besoin réel et indispensable.
- Réduire : lorsqu’une acquisition est indispensable à l’accomplissement de nos missions, nous choisissons le produit dimensionné aux besoins, peu consommateur en ressources et ayant le plus faible impact environnemental. Nous privilégions la location, la mutualisation et le partage plutôt que la multiplication d’équipements redondants.
- Réutiliser : nous réutilisons en priorité le matériel existant, en le réparant ou en l’améliorant. Nous évitons le jetable, le matériel non réparable, fragile ou à fort risque d’obsolescence rapide.
- Rendre à la terre : composter les biodéchets.
- Recycler : quand il n’y a pas d’alternatives, nous essayons de recycler. Cela passe évidemment par la mise en place de systèmes de tri : nous disposons dans nos locaux de bacs destinés aux emballages, mais aussi aux papiers, aux vêtements et aux livres, en collaboration avec des organismes et associations partenaires. Lors de nos achats, nous privilégions les produits recyclables.
Outre ces règles de base, nos équipes en charge des achats tiennent compte de critères rigoureux, propres à chaque catégorie de produits : papier 100 % recyclé sans chlore (labellisé « ange bleu » ou éco-label européen…) ; stylos NF environnement, si possible rechargeables ; encres végétales ; peintures à base de plantes et d’eau ; produits sans PVC (ou, s’il n’existe pas d’alternatives, en PVC recyclé ou, à titre exceptionnel, polyéthylène et polypropylène) ; produits d’entretien écologiques ; produits qui ne génèrent, ni ne contiennent de substances dangereuses (substances halogénées : chlore, fluor, brome…), de perturbateurs endocriniens et de métaux lourds, etc…
Concernant l’alimentation, les repas, buffets et autres festivités organisés par ou pour Greenpeace France lors d’événements sont uniquement constitués de mets végétariens. Dans la mesure du possible, une option végétalienne est proposée et les produits doivent être issus de l’agriculture biologique, de saison et locale. Nous privilégions également les traiteurs zéro déchet. Nous mettons à disposition de nos équipes des boîtes et contenants réutilisables pour le déjeuner et les incitons vivement à refuser les emballages à usage unique.
Enfin, plus généralement, comme spécifié dans le règlement intérieur de Greenpeace France, nous avons pour obligation non seulement de tenir compte des critères écologiques dans l’ensemble de nos achats de services et produits, mais aussi de l’exemplarité éthique et sociétale des prestataires externes et fournisseurs choisis.
Lutter contre les inégalités, discriminations, violences et risques psycho-sociaux
Outre notre impact écologique, nous portons également une grande importance aux valeurs de respect, non-discrimination et bienveillance, indissociables de nos combats pour l’environnement et la paix. Nous travaillons depuis plusieurs années, dans l’ensemble des bureaux de Greenpeace dans le monde, au renforcement de nos procédures pour réduire les inégalités professionnelles, promouvoir la diversité et prévenir toutes formes de discrimination et de harcèlement. Nous mettons également en œuvre un ensemble de mesures pour préserver du mieux possible nos équipes face aux risques psycho-sociaux liés à leurs activités et leur fort engagement (éco-anxiété, burn-out ou épuisement professionnel).
Inclusivité et lutte contre les discriminations
C’est un principe intangible et commun à tous les bureaux de Greenpeace, défini dans nos « politiques d’intégrité » : notre organisation ne tolère aucune discrimination. En tant qu’employeur, notre association s’engage donc à garantir l’égalité des chances et à veiller à ce qu’il n’y ait aucune discrimination en matière de recrutement, de rémunération, d’évolution professionnelle et autres conditions de travail. Ce principe s’applique dans l’ensemble de l’organisation, nos équipes salariées comme bénévoles s’engageant à le respecter.
Greenpeace France évalue chaque année l’index d’égalité professionnelle hommes / femmes, comme doit le faire toute structure de plus de 50 salarié·es. Nous avons obtenu une note de 99/100, soit bien plus que la note moyenne (86/100) des entreprises ayant répondu. Ce très bon score nous encourage à poursuivre nos efforts.
Dans le même objectif, nous proposons depuis 2019 un congé pour le deuxième parent, consécutif à la naissance d’un enfant, de 6 semaines, soit désormais 2 semaines de plus que le congé parental légal, avec maintien de salaire à 100%. Nos salarié·es peuvent également bénéficier de 12 jours de congés payés pour garde d’enfant malade, par an et par enfant.
Par ailleurs, nous mettons en place chaque année des dispositifs de sensibilisation au handicap, dans le but de changer les regards sur les personnes en situation de handicap et d’améliorer leur inclusion dans notre organisation. Nous proposons notamment des ateliers et échanges durant la semaine du handicap, ainsi que des ateliers de sensibilisation à la langue des signes française à d’autres moments de l’année. De plus, nous veillons à ce que les systèmes informatiques, applications et logiciels utilisés par nos équipes respectent les conditions d’accessibilité.
Ces dispositifs de lutte contre les discriminations s’accompagnent aussi de formations tout au long de l’année proposées à nos équipes salariées, dont certaines obligatoires, notamment sur la sensibilisation aux biais inconscients, sur la stratégie et sur la communication non-violente. De même, nous avons défini des règles et recommandations privilégiant un langage non discriminant, afin d’éviter d’alimenter des stéréotypes ou représentations idéologiques et pour ne pas stigmatiser une catégorie de la population. Nous utilisons dans ce cadre l’écriture inclusive, non discriminante du point de vue du genre, de la classe sociale, de l’origine ou de l’âge.
Enfin, nous accueillons chaque année des jeunes stagiaires de 3e issus de classe en éducation prioritaire (REP).
Prévention contre les risques psycho-sociaux, burn-out, harcèlements et violences
Pour mener à bien nos missions, il est essentiel de proposer un cadre de travail sûr et de veiller au bien-être de nos équipes salariées comme bénévoles. L’engagement militant est souvent source de stress, de tension et d’angoisse, face à la tâche immense à accomplir. Cela peut générer de l’éco-anxiété, des situations d’épuisement, voire de burn-out. Au fil des années et des expériences, l’ensemble du réseau Greenpeace s’est doté d’un système de protection de l’intégrité, chaque bureau mettant en place un plan d’action. Ce cadre de référence international concerne plus de 2 500 salarié·es et près de 15 000 bénévoles dans le monde. Limiter les risques psycho-sociaux et le harcèlement passe notamment par la transparence, l’information et la sensibilisation, en favorisant une culture saine dans l’organisation.
En France, nous avons tout d’abord mis en place des dispositifs permettant de faire remonter l’information et les problèmes susceptibles de générer de la souffrance au travail. Depuis plusieurs années, un baromètre social est réalisé auprès des équipes salariées. Un questionnaire permet d’identifier des situations générales de stress et tension mais aussi de signaler des difficultés personnelles et d’obtenir un soutien, le cas échéant. Ce baromètre s’accompagne d’un dispositif d’accompagnement psychologique, assuré par un cabinet externe, confidentiel, gratuit et à disposition de toutes et tous les salarié·es qui le souhaitent. Des problématiques collectives ou structurelles peuvent également être remontées, de façon anonyme, par le cabinet à l’équipe des Ressources humaines. Des formations pour identifier, comprendre et accompagner l’éco-anxiété et mieux faire face aux émotions liées à la crise écologique sont par ailleurs proposées à nos équipes salariées chaque année.
Afin de prévenir les risques de harcèlement moral, sexuel et sexiste, nous proposons régulièrement des formations obligatoires à nos équipes salariées. Les recruteurs et recruteuses de rue, au contact du public, bénéficient de formations spécifiques. Ces formations viennent compléter le Code de conduite renforcé, adopté dans tous les bureaux de Greenpeace, et appliquant la tolérance zéro en termes de harcèlement.
Enfin, nous avons mis en place des procédures en cas de signalements, plaintes et violations de ces règles de conduite, là aussi dans l’ensemble des 26 bureaux de Greenpeace et les 55 pays où nous sommes présents.
Au niveau de Greenpeace international, nous avons constitué un Comité de traitement des signalements et plaintes pour harcèlement qui comprend notamment des personnes extérieures pour assurer une meilleure impartialité et confidentialité. Un dispositif existe en cas de situation de harcèlement ou violences impliquant des salarié·es ou bénévoles de plusieurs pays.
- En France, comme dans les autres pays, ce dispositif de signalement, investigation et sanction s’appuie sur des interlocuteur·trices clés :
Un ou une « Integrity Officer » (ou Chargé·e d’intégrité), dont le rôle est d’assurer la mise en oeuvre des politiques d’intégrité, de partager les bonnes pratiques, de recueillir les plaintes et de conduire les investigations. - Plusieurs « Persons of Trust » (ou personnes de confiance), des membres de l’équipe salariée soumis à la confidentialité qui peuvent accompagner des personnes – salariées ou bénévoles – dans leurs démarches et dans leur compréhension des procédures de signalement.
Prévenir les conflits d’intérêt et les risques de corruption
En luttant activement pour la protection de l’environnement et en dénonçant des scandales écologiques, Greenpeace bouscule des intérêts très puissants, d’Etats ou d’entreprises multinationales. Cela nous impose une vigilance accrue face aux éventuels risques de conflits d’intérêt et de corruption. De plus, Greenpeace France étant exclusivement financée par les dons de particuliers, nous devons être particulièrement rigoureux sur la bonne utilisation des dons que nous recevons.
Greenpeace a une tolérance zéro concernant la corruption, que nous considérons comme un fléau social à dénoncer et combattre. Chaque bureau dans le monde est doté de procédures strictes concernant les achats, les conditions de voyage, les réunions, les approvisionnements en nourriture et boissons, la collecte de fonds, la sécurité et la lutte contre la fraude financière.
Greenpeace France n’accepte aucun financement de la part de gouvernements, d’entreprises ou de partis politiques. Et notre organisation ne cherche ni n’accepte des dons qui pourraient compromettre notre indépendance, nos buts, nos objectifs ou notre intégrité.
Sont notamment inscrits dans le règlement intérieur de Greenpeace France, qui s’applique à tous nos membres, salariés ou bénévoles :
- Le principe d’indépendance politique de l’association : il est interdit de cumuler des fonctions au sein de l’association (que ce soit à titre bénévole ou salarié) avec un mandat politique quel qu’il soit.
- De manière générale, tout présent ou service gratuit personnel doit être refusé. A titre exceptionnel, un présent ou service peut être accepté uniquement s’il peut être partagé avec l’ensemble de l’équipe salariée, dans la limite de certains montants et dans le cadre de procédures, passant obligatoirement par les managers et la direction.
De même, il est strictement interdit à nos salarié·es comme à nos bénévoles d’utiliser leur position et leur influence au sein de Greenpeace pour servir leur propre intérêt ou celui d’une personne proche ou toute autre partie affiliée. Toute forme de favoritisme (népotisme, clientélisme, copinage, etc.) est évidemment interdite dans notre organisation. Nos salarié·es et militant·es sont tenu·es d’alerter leur manager ou coordinateur·trices au moindre doute, de clarifier la situation et de se retirer du projet ou de la décision concernée.
Comme pour les situations de discrimination ou harcèlement, nos équipes doivent alerter leur manager, le ou la « Integrity Officer » et/ou les « persons of trust » si elles constatent un manquement à ces principes fondamentaux ou si elles ont des doutes. Après analyse de la situation et investigation, tout comportement considéré comme fautif peut ensuite faire l’objet de sanctions, selon un ordre de gravité croissant.
Enfin, la gestion financière est la responsabilité de tous les membres de Greenpeace : nous sommes toutes et tous appelé·es non seulement à réduire l’impact environnemental de nos actions mais aussi à limiter leurs implications financières par rapport aux impacts attendus. Il est attendu de chacun et chacune d’optimiser les dépenses réalisées et de veiller à la meilleure utilisation possible des dons. Outre ces recommandations, un ensemble de règles et procédures spécifiques encadrent de façon stricte les dépenses, selon leur nature, pour assurer une bonne gestion et prévenir tout risque d’utilisation abusive : collecte de fonds, décaissement, trésorerie, achats, voyages et équipements informatiques.
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Ces principes, règles et procédures d’intégrité et exemplarité sont évidemment perfectibles. Nous les faisons aussi évoluer au fil des ans, en prenant en compte les retours d’expérience et les partages d’informations et de solutions entre tous les bureaux de Greenpeace et l’ensemble de nos militants et militantes.