Avec E.Leclerc, mangez cinq pesticides par jour !
Confectionné par nos soins à partir de fruits achetés chez E.Leclerc et issus de l’agriculture conventionnelle, le jus multi-pesticides vous offre un cocktail détonant de deltaméthrine, iprodione, fludioxonile, et autres substances savoureuses.
Nous avons fait analyser nos jus par un laboratoire allemand indépendant et les résultats sont probants. Tous les jus analysés contenaient des résidus de pesticides, jusqu’à 5 substances différentes dans le jus de poire (réalisé avec deux poires seulement !).
Pris une à une, les substances présentes dans les jus respectent les limites légales autorisées ou LMR (limite maximale de résidus). Sauf que lorsque ces substances se mélangent, elles créent un cocktail de pesticides qui pourrait s’avérer redoutable pour la santé et contre lesquels les scientifiques nous mettent en garde depuis les années 1990.
Une réglementation lacunaire, des lobbys trop puissants
Pour le moment, les instances européennes qui s’occupent des évaluations des pesticides avant leur mise sur le marché ne prennent pas en compte l’effet cocktail des mélanges. La réglementation actuelle comporte de nombreuses lacunes. Il est nécessaire de réaliser des études qui permettront d’en analyser les effets, ce qui ne semble pas à l’ordre du jour pour le moment. Pourtant, nous savons que des pesticides peu dangereux pris séparément voient leur toxicité augmenter très largement si on les mélange avec d’autres molécules. De toute évidence, E.Leclerc fait fi de ces considérations.
Par ailleurs, la puissance des lobbys est très forte concernant la réglementation sur les LMR. En 2015, Syngenta a par exemple demandé à la France de modifier la limite maximale de résidus pour le fenoxycarbe, un insecticide utilisé pour le traitement des pêches et des olives. La France, en tant qu’Etat membre chargé de l’évaluation de cette molécule, a donc augmenté la LMR sur ces deux produits.
Vous reprendrez bien un peu de thiaclopride ?
Dans le jus d’abricots que nous avons fait analyser, trois molécules différentes ont été trouvées : la deltaméthrine, l’iprodione et le myclobutanile. A titre d’exemple, la deltaméthrine est un perturbateur endocrinien. Il entraîne par conséquent un dysfonctionnement du système hormonal, ce qui impacte entre autre la fertilité. Une étude scientifique a prouvé que mélangée à d’autres pesticides, les effets de la deltaméthrine sur les hormones sexuelles sont d’autant plus conséquents. Sympa, les abricots de E.Leclerc !
Nous avons également détecté du thiaclopride dans le jus de poire. Cet insecticide appartient à la famille des néonicotinoïdes, une substance particulièrement nocive pour les pollinisateurs. Il peut s’avérer cancérigène et entraîner des problèmes de fertilité.
Cela fait des années que Greenpeace se bat contre l’utilisation massive des pesticides et pousse des solutions respectueuses de l’environnement et des êtres humains. Ensemble, nous pouvons faire bouger les lignes en faisant pression sur E.Leclerc, le leader de la grande distribution en France.
E.Leclerc doit prendre ses responsabilités et aider ses fournisseurs à produire sans pesticides et proposer des produits sains aux consommateurs. Vous pouvez agir en écrivant à Michel-Edouard Leclerc.