Ce sont des réquisitions sévères qui ont été prononcées à l’encontre des deux militants qui comparaissaient aujourd’hui à Privas, et des neuf autres activistes, dont le procès s’est tenu le 20 janvier, à Troyes.
Manifestement, le ministère public a choisi de serrer la vis : la prison avec sursis devient le minimum requis, alors qu’il y a quelques années, pour des faits similaires, les militants écopaient d’amendes… La justice semble aujourd’hui vouloir dissuader la mobilisation, et criminaliser les lanceurs d’alerte.
Les deux militants, qui comparaissaient aujourd’hui à Privas, étaient restés sans être repérés plus de 14 heures dans la centrale de Cruas. Ils encourent les mêmes peines que les neuf activistes qui avaient pénétré dans la centrale de Nogent-sur-Seine et étaient jugés à Troyes le 20 janvier :
– quatre à six mois de prison avec sursis,
– amendes allant de 1 000 à 1 500 euros chacun,
– deux ans de mise à l’épreuve, avec interdiction de s’approcher à moins de 2 km d’une centrale nucléaire pour les neuf militants de Nogent-sur-Seine,
– 1 000 euros d’amende supplémentaire pour ceux qui ont refusé le prélèvement de leur ADN durant la garde à vue.
Le jugement est attendu pour le 21 février pour les « neuf de Nogent », et le 28 février pour les « deux de Cruas ».
En France, le débat sur le nucléaire est jusqu’à maintenant confisqué par un État, des élites politiques et des responsables industriels obsédés par le nucléaire.
Pour susciter le débat et révéler des vérités cachées, les militants de Greenpeace mettent en œuvre des actions de confrontation non-violentes qui sont légitimes, même si elles sont illégales. Les citoyens qui les mènent assument les conséquences juridiques de leurs actes, mais doivent bénéficier d’un traitement particulier : ils ne sont pas des délinquants, ils servent l’intérêt général.
Un soutien sans faille aux militants : ce sont plus de 300 personnes qui se sont rassemblées devant les tribunaux et plus de 8 000 messages de soutien qui ont été publiés en ligne pour dire tout simplement MERCI ! à ces 11 porte-paroles.