Paris, le 1er avril 2008. Après les déclarations du député UMP François Grosdidier sur liberation.fr et les déclarations du sénateur Jean-François Le Grand dans le Monde daté du 2 avril faisant état de pressions sur les élus UMP, Greenpeace en appelle au Président de la République pour qu’il restaure au sein de sa majorité le sens de l’intérêt général afin que les intérêts des lobbies semenciers, et de Monsanto en particulier, ne prévalent sur la préservation d’une agriculture et d’une alimentation de qualité, totalement exemptes d’OGM.
« Les accusations des deux parlementaires issus de la majorité présidentielle sont très graves et soulignent l’incroyable pression que subissent les parlementaires de la part des semenciers et du lobby agricole depuis le Grenelle de l’environnement » déclare Arnaud Apoteker, chargé de la campagne OGM pour Greenpeace France. Il faut souligner le courage de ces deux personnalités, dont les déclarations confirment ce qui se dit depuis des mois ! Dans ce contexte, le chef de la majorité UMP doit appeler ses représentants à respecter la volonté de la très grande majorité des Français et les décisions du grenelle, à savoir la liberté de produire et de consommer sans OGM. »
Pour rappel :
Les conclusions du Grenelle d’octobre 2007 indiquent :
« Le libre choix de produire (règles de coexistence) et de consommer sans OGM. »
Le candidat Sarkozy avait déclaré lors de la convention sur l’agriculture de l’UMP en octobre 2006 : « Comme beaucoup de consommateurs et d’agriculteurs, je ne perçois pas, pour le moment, le service réellement rendu par les OGM qui sont mis en culture dans le monde. Je partage donc leurs réticences à ce que nous les utilisions. ».
Le contrat de législature 2007-2012 de l’UMP précise : « Nous pensons que le service rendu par les OGM n’est toujours pas probant au regard des risques et des inquiétudes qu’ils soulèvent […] Ne pas accepter l’utilisation des OGM en l’état des connaissances scientifiques, mais poursuivre la recherche et associer tous les partenaires (chercheurs, représentants des agriculteurs, associations de défense de l’environnement…) à son contrôle et à son évaluation ».
Enfin, le Président de la République déclarait en clôture du Grenelle le 26 octobre :
« La vérité est que nous avons des doutes sur l’intérêt actuel des OGM pesticides ; la vérité est que nous avons des doutes sur le contrôle de la dissémination des OGM ; la vérité est que nous avons des doutes sur les bénéfices sanitaires et environnementaux des OGM ».
Plus tard, il rappelait à son gouvernement et à sa majorité que les décisions du Grenelle devaient être scrupuleusement respectées.
Enfin, 71% des français (sondage CSA/Greenpeace, janvier 2008) veulent que le sans OGM soit véritablement sans OGM.
« Le Président de la République et l’ensemble des citoyens ne peuvent accepter que l’agriculture et l’alimentation française soient délibérément contaminées pour les intérêts financiers de quelques multinationales. Le respect du Grenelle, le sens de l’intérêt général et le bon fonctionnement démocratique imposent que les députés amendent le projet de loi pour stopper une contamination inévitable et dramatique », conclut Arnaud Apoteker.