Les travaux d’aménagements du bassin de Grand Anse ont été contesté par plusieurs associations citoyennes et environnementales. Un ron kozé dimanche 15 septembre avait été organisé par Greenpeace et la SREPEN pour échanger entre associations, citoyens et scientifiques spécialistes du corail à la Réunion. Les débats avaient porté sur les conséquences des travaux du bassin sur le récif corallien : accélération de l’érosion du littoral et répercussion sur la biodiversité marine.
Le rapport du commissaire enquêteur est tombé quelques jour après ce ron kozé et malgré les avis défavorables au projet 2,7 fois plus élevés que les avis favorables de la population, c’est un avis positif. C’est maintenant au préfet de donner son feu vert ou pas pour lancer les travaux.
Le site de Grand Anse, avec son bassin de baignade, est reconnu comme un espace naturel remarquable du littoral. Il est à protéger en application de l’article L.121-23 du Code de l’urbanisme, ce qui en fait une zone inconstructible, à l’exception de rares cas strictement définis à l’article R.121-5 dudit code. Pour déroger à la loi, le maître d’ouvrage, qui est la commune de Petite-Ile, doit assurer la non atteinte à la préservation du milieu. Nombreuses déclarations publiques affirment que la biodiversité reviendra dans le bassin après les travaux. Les scientifiques craignent pourtant que ce milieu soit dégradé. 18 d’entre eux, tous spécialistes du corail à la Réunion ont rédigé un courrier à destination du Préfet sur l’absence de garantie scientifique quant à la résilience du corail suite aux travaux d’aménagements du bassin. Les affirmations de la non atteinte à la préservation du milieu sont d’autant plus préoccupantes que, selon l’article L.1111-1 du Code général des collectivités territoriales, les élus locaux, y compris les maires, sont tenus de respecter un devoir de transparence et de sincérité dans leurs déclarations publiques, surtout lorsqu’elles concernent des projets d’aménagement susceptibles d’affecter gravement l’environnement.
Ce courrier d’alerte des scientifiques a été déposé en main propre au Préfet le mercredi 16 octobre à 11h30 à la préfecture avec plusieurs associations et des scientifiques.