Les lanceurs d’alerte nous protègent…
Vétusté des centrales nucléaires, déchets nucléaires, pollutions environnementales, contaminations et fraudes alimentaires… Les scandales écologiques font malheureusement régulièrement l’actualité. Derrière ces affaires, ce sont souvent des hommes et des femmes qui se laissent guider par leur seul souci de l’intérêt général : prendre la parole pour dénoncer des dysfonctionnements et éviter que le pire n’advienne. Alors que ces personnes devraient être saluées, elles se retrouvent parfois à vivre un quotidien intolérable, rempli de menaces, d’intimidations, voire de poursuites judiciaires abusives. A nous de prendre leur défense et d’exiger une loi qui les défende !
Qui pour protéger les lanceurs d’alerte ?
A ce jour, un lanceur d’alerte n’a aucune garantie que son alerte soit traitée, ni de bénéficier du statut de lanceur d’alerte. L’Union européenne a pris la mesure du problème et adopté une directive dès 2019 pour imposer aux États membres un certain nombre d’avancées par rapport au droit actuel, notamment en France. Elle met, par exemple, fin à l’obligation, pour un salarié, d’alerter d’abord au sein de son entreprise. Mais sur d’autres points, elle laisse aux États le soin de définir eux-mêmes les modalités d’amélioration de leur législation. Cette directive doit être transposée dans la loi française avant la fin de l’année 2021. Nous demandons au gouvernement et aux parlementaires de saisir cette occasion inédite de mieux protéger les lanceurs d’alerte.
Douze propositions pour défendre un droit d’alerte essentiel
Si les lanceurs d’alerte sont insuffisamment protégés, ce sont nos droits, nos libertés et notre intégrité qui sont menacés. Les lanceurs d’alerte sont des sentinelles qui prennent des risques pour défendre l’intérêt général. Nous devons leur permettre de parler en toute sécurité et nous assurer que cette parole soit entendue. C’est pourquoi Greenpeace se mobilise aux côtés de la Maison des Lanceurs d’Alerte et de plusieurs dizaines d’organisations, pour porter douze propositions concrètes dans le débat public, parmi lesquelles un fonds de soutien aux lanceurs d’alerte en difficulté, un guichet unique auquel adresser une alerte, ou encore le renforcement des sanctions contre les « étouffeurs d’alerte ».
La désobéissance est nécessaire en démocratie
Face au laxisme de l’Etat sur de nombreux sujets environnementaux, Greenpeace lance régulièrement l’alerte en ayant recours à la désobéissance civile non-violente. C’est une nécessité pour faire entendre nos messages sur l’urgence climatique ou les risques d’accidents industriels. C’est notamment le cas sur le nucléaire : un secteur opaque, où le débat démocratique est inexistant, par exemple sur les risques liés à la prolongation de la durée de vie des centrales au-delà de 40 ans. C’est précisément pour alerter sur les installations vétustes et dangereuses de la centrale nucléaire du Tricastin que nous avons pénétré le site en février 2020. Pour cette action, nous serons jugés le 29 juin 2021 dans le cadre d’un procès où EDF nous réclame une somme totalement disproportionnée : 500 000 euros de dommages-intérêts pour une prétendue “atteinte à sa réputation”. Pourtant cette action est légitime : elle défend l’intérêt général et devrait être saluée, plutôt que jugée devant un tribunal.
Nous avons besoin de vous : la défense des lanceurs et lanceuses d’alerte est un enjeu démocratique essentiel. C’est à chacun et chacune de nous de porter leur voix en interpellant les parlementaires de l’Assemblée nationale et le ministre de la Justice. Signez l’appel de La Maison des Lanceurs d’Alerte et de près de 30 organisations :
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