Le patrimoine de l’EPR : des centrales à démanteler et des tonnes de déchets radioactifs !

A l’occasion des journées du patrimoine, EDF ouvre les portes de la centrale de Flamanville et du chantier de l’EPR actuellement en construction dans la Manche. Cette inclusion de l’industrie nucléaire dans le cadre de ces journées est inadmissible : le seul patrimoine que l’EPR laissera à nos enfants, ce sont des centrales à démanteler et des tonnes de déchets radioactifs pendant des dizaines de milliers d’années.

C’est pourquoi, les collectifs STOP-EPR et STOP-THT, les ONG, syndicats et partis politiques (Agir pour l’environnement, ATTAC, Cap21, Greenpeace, Les Amis de la Terre, Les Verts, NPA, les Alternatifs, Solidaires, Réseau Sortir du nucléaire et UTOPIA) interpellent le Ministre de la culture dans une lettre ouverte.

Lettre ouverte au Ministre de la culture

Monsieur le Ministre de la Culture,

Les 19 et 20 septembre, vous le savez, auront lieu les journées du patrimoine. Cet événement national a pour objectif de « rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité au plus grand nombre » et d’ « assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel ».

Cette année, une décision inadmissible va dévoyer ces objectifs et créer un précédent mettant en cause la notion même de patrimoine culturel.

En effet, pour la première fois, le Ministère de la Culture a autorisé l’inscription d’une centrale nucléaire à ces journées du patrimoine : dans la Manche, EDF ouvrira les portes de sa centrale nucléaire et du chantier de l’EPR à Flamanville.

Nous considérons que la visite de ces installations compromet gravement la notion de patrimoine culturel et qu’il est de notre devoir de vous en avertir, afin que cette ouverture au public ne puisse avoir lieu dans le cadre de ces journées du patrimoine.

Nous ne remettons pas en cause le fait que, exceptionnellement, EDF travaille à plus de transparence et à l’amélioration de l’information du public, même si nous ne nous faisons aucune illusion sur le déroulement et la teneur de la visite et des discours qui y seront développés : l’entreprise présentera, comme à son habitude, son industrie comme propre et avancera que tous les risques et problèmes – de la possibilité d’un accident majeur à la gestion des déchets – sont maîtrisés.

Au-delà de l’instrumentalisation de ce type de visite, nous contestons leur organisation dans le cadre des journées du patrimoine : l’industrie nucléaire et le chantier de l’EPR ne peuvent en rien être considérés comme faisant partie du patrimoine culturel national ! Si les centrales nucléaires font hélas partie du patrimoine français, cela est le fait d’une décision antidémocratique qui met potentiellement en danger nos concitoyens et compromet l’avenir des générations futures.

Le seul patrimoine que l’industrie nucléaire laissera à nos enfants et aux générations futures est celui-ci : des centrales radioactives à démanteler et des tonnes de déchets radioactifs pendant des dizaines de milliers d’années.

Monsieur le Ministre, il est encore temps de dénoncer cette décision qui, si elle était maintenue, ne pourrait que discréditer le sens même de cette manifestation culturelle.

Dans le cas où ces visites seraient maintenues, nous vous informons considérer comme étant de notre devoir de veiller à ce qu’un tel dévoiement des objectifs culturels des journées du patrimoine soit dénoncé le plus largement possible.

Veuillez croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de notre grande considération.

Les collectifs STOP-EPR et STOP-TH, Agir pour l’environnement, ATTAC, Cap21, Greenpeace, Les Amis de la Terre, Les Verts, NPA, les Alternatifs, Solidaires, Réseau Sortir du nucléaire et UTOPIA.

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