À chaud !
Un peu comme le nucléaire avec l’énergie, le recours aux pesticides dans l’agriculture est devenu un élément de positionnement politique. Pendant que François Fillon s’emporte contre l’interdiction souhaitée par la France du glyphosate (herbicide probablement cancérogène) et une utilisation « dévoyée et arbitraire » du principe de précaution, Emmanuel Macron propose un Grenelle de l’alimentation pour réfléchir au calendrier d’élimination des pesticides qui présentent un risque.
Bon, il faut bien avouer que depuis le Grenelle de l’environnement de N. Sarkozy, les Conférences environnementales de F. Hollande ou encore son grand débat sur l’énergie, nous sommes devenus moins enthousiastes à l’idée de participer à de telles grands-messes. Elles sont comme des mille-feuilles de la concertation qui accouchent souvent de mesures réduites à peau de chagrin par la machine parlementaire et l’action des lobbies industriels. Surtout, pas besoin d’un Grenelle pour connaître la liste des pesticides les plus dangereux et à supprimer tout de suite ! Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon proposent d’ailleurs des mesures en ce sens. Quant au glyphosate, une initiative citoyenne européenne est en cours pour obtenir un million de signatures en vue de son interdiction.
Cela fait des années maintenant que nous appelons à sortir d’un modèle agricole intensif et toxique et souhaitons le développement d’une agriculture écologique. Cette agriculture doit être soucieuse de l’eau, des sols et de la biodiversité, mais aussi donner à la communauté rurale la place qu’elle mérite. C’est uniquement à ce prix que nous pourrons reprendre les rênes du système alimentaire.
En attendant, les scandales dans le domaine se multiplient : viande avariée au Brésil, vache folle, grippe aviaire dans le Sud-Ouest, grippe porcine, viande de cheval, etc. Aucune raison que ces crises cessent si nous ne changeons pas le mode de production de notre nourriture et nos pratiques alimentaires. Ces affaires sont les symptômes d’une industrialisation à outrance de la production de viande, d’œufs et de produits laitiers. Il faut élever et abattre toujours plus d’animaux. Et tant pis si des abus et des dérives surviennent à tous les niveaux, des fermes-usines aux abattoirs jusqu’à nos poubelles qui débordent du gaspillage alimentaire.
Peu de candidats s’attaquent de front à ce problème, osent faire face aux puissants lobbies de l’industrie agro-alimentaire ou dénoncer le poids de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Chambres d’agriculture. Peu s’expriment sur la réduction pourtant indispensable de notre consommation de protéines animales. Seuls Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou la proposent dans leurs programmes.
Les bienfaits sur notre santé, notre environnement et notre climat d’une réduction de la consommation de protéines animales ne sont pourtant plus à démontrer. Même la très officielle Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) a osé, en début d’année, une avancée en la matière, en prônant un abaissement de la quantité de viande et de charcuterie consommées quotidiennement et en reconnaissant l’intérêt des légumes secs comme alternative aux protéines animales. Même s’il reste insuffisant, ce signal aurait dû inciter les candidats à la présidentielle à s’emparer de cet enjeu si important.
Éclairage sur la protection des données, avec La Quadrature du Net
Edward Snowden, financement de l’industrie du numérique via nos données personnelles, état d’urgence… Aujourd’hui, notre série de vidéos « Eclairage sur » met en lumière le travail de La Quadrature Du Net, qui lutte pour les droits et libertés des citoyens sur Internet. Et comme vous pourrez le découvrir, il y a encore beaucoup à faire en la matière !
Moi citoyen-ne
Nous voulons vous entendre ! Comment changez-vous les choses à votre niveau pour mieux protéger l’environnement ? Et quels changements collectifs soutenez-vous ? Il s’agit d’une rubrique participative, alimentée par vos contributions.
La semaine dernière, nous vous invitions à vous exprimer sur votre vision et sur votre pratique de la solidarité. Vous trouverez ci-dessous une des contributions que nous avons reçues par mail ou en commentaire de ce post Facebook.
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Nous soutenons les faucheurs de chaise
Le 11 avril, le procès de Florent Compain , poursuivi en justice par BNP Paribas pour avoir fauché des chaises afin de protester contre l’évasion fiscale, s’ouvrira. Un rassemblement de soutien est organisé par Les Amis de la Terre France devant le siège de la banque à Paris. Soyez nombreu-x-ses à venir !
C’est le procès de l’évasion fiscale et celui du financement des énergies fossiles qu’il faut organiser. Pas celui des militants ! Oxfam a montré dans un rapport récent qu’un quart des bénéfices des banques européennes échappent à l’impôt en étant déclarés dans des paradis fiscaux.