Les analyses et expertises de Greenpeace reposent-elles sur des bases scientifiques ?
Greenpeace est connue dans le monde entier pour ses actions spectaculaires, mais cela ne représente qu’une partie de notre travail. Nos prises de position et nos actions militantes s’appuient sur des travaux d’expertise, que ce soit via notre laboratoire scientifique d’Exeter, le recrutement d’équipes salariées spécialisées ou des partenariats et collaborations externes.
Un réseau scientifique international
Le travail de Greenpeace est orienté et nourri par la science et la recherche. Nous nous appuyons sur des faits et élaborons nos campagnes sur la base de travaux de recherches rigoureux. Nous accordons une grande attention à la rigueur méthodologique et scientifique, et nos rapports sont soumis, dans la grande majorité des cas, à une relecture par des spécialistes tiers.
Nous bénéficions notamment du soutien d’une unité scientifique basée à l’Université d’Exeter. Ce laboratoire de recherches de Greenpeace, situé au Royaume-Uni, fournit un conseil scientifique et un soutien méthodologique à tous les bureaux de Greenpeace dans le monde, sur une grande variété de disciplines. Il dispose notamment d’équipements et matériels pour l’analyse de polluants organiques ou de métaux lourds pouvant être prélevés dans l’environnement. Depuis 1986, il s’est doté d’une base de données scientifiques solide qui constitue une ressource précieuse pour nos campagnes.
Partout dans le monde, les équipes de Greenpeace sont composées de nombreux experts et expertes scientifiques, dans des domaines variés. Ils et elles contribuent à l’élaboration de nos rapports et de nos positionnements et collaborent au niveau international.
En France, par exemple, notre équipe compte des ingénieurs (comme Nicolas Nace, chargé de campagne Transition énergétique, docteur en physique ; Laure Ducos, ingénieure agronome, spécialisée en gestion des écosystèmes et forêts tropicales ; Suzanne Dalle, ingénieure agronome, spécialisée en politiques publiques et développement territorial…), mais aussi des spécialistes en radioprotection (plus particulièrement sur les questions de prévention et détection de la contamination radioactive), un cartographe-géomaticien (qui contribue aux projets internationaux)… Cette expertise se déploie aussi dans d’autres champs que les sciences : analyste financière et économique, analyste de données, juristes… Nos chargé·es de campagne sont toutes et tous diplômés de l’enseignement supérieur dans des filières aussi variées que la physique, l’agronomie, l’économie ou les politiques environnementales. Nos équipes bénéficient par ailleurs de formations, grâce à notre réseau international.
Par ailleurs, Greenpeace a recours ponctuellement à des cabinets d’expertise indépendants, pour initier ou compléter nos propres recherches. Nous collaborons également avec des scientifiques externes à Greenpeace, en partageant nos informations, en mettant à leur disposition nos compétences ou notre matériel : c’est par exemple ce que nous avons fait lors d’une expédition d’exploration du Récif de l’Amazone menée conjointement avec une équipe scientifique du CNRS, à bord de l’un de nos navires, l’Esperanza.
Une approche scientifique globale et indépendante qui dérange
Au même titre que notre indépendance financière, notre réseau d’expert·es scientifiques est essentiel pour garantir notre crédibilité, notre liberté de parole et d’action et pour ne dépendre d’aucune entreprise, fondation d’entreprise, organisation internationales ou gouvernement. Notre indépendance repose sur l’expertise de nos équipes, elles-mêmes soutenues par plus de trois millions d’adhérent·es dans le monde.
Outre les travaux scientifiques, nous menons également des investigations dont le but est d’exposer les responsables de la destruction de l’environnement, de révéler au grand jour des agissements qu’ils préféreraient taire et de dénoncer des projets ou mécanismes destructeurs pour l’environnement et les populations. Ces enquêtes font appel à un ensemble d’expertises (ingénierie scientifique, cartographie, finance, droit, journalisme d’investigation…), car les problèmes auxquels nous sommes confrontés dans le cadre de la protection de l’environnement sont souvent complexes, et se résument rarement à une seule facette ou à des questions purement techniques ou théoriques. Cela touche aussi à des enjeux technologiques ou encore sociaux, politiques et financiers qui s’imbriquent.
Nos enquêtes et nos travaux dérangent. Nous faisons parfois face à des tentatives de décrédibilisation ou à des accusations d’être « anti-science », « idéologues » ou « dogmatiques » ; des attaques qui proviennent bien souvent d’industries polluantes dont le business est directement menacé par nos actions. C’est notamment le cas lorsque nous nous opposons à des fausses solutions technologiques, présentées par des multinationales comme miraculeuses sur le plan environnemental alors qu’elles le sont avant tout pour leurs profits. Nos prises de position contre les OGM (notamment le fameux « riz doré ») ou le nucléaire sont particulièrement ciblées par ces attaques. En tentant de circonscrire les débats à des seules questions technologiques, les réseaux d’influence de ces industries cherchent surtout à décrédibiliser toute opposition et tentent de préserver le système destructeur pour la planète dans lequel nous sommes embourbé·es et sur lequel elles prospèrent.
La science nous montre que des alternatives à ces fausses solutions existent : c’est cette réalité, qui repose bien sur des bases scientifiques, loin des lobbies, que nous nous efforçons de mettre en lumière.