Forêts

Les biocarburants responsables de la crise alimentaire

Entre 2002 et février 2008, la production et l’utilisation de biocarburants ont contribué à une très forte augmentation des prix des denrées alimentaires, révèle une étude confidentielle de la Banque mondiale publiée vendredi 4 juillet par le quotidien britannique The Guardian.

Cette étude a été conduite par un économiste de renom, Don Mitchell, et démontre que les biocarburants sont responsables de la hausse des prix des denrées alimentaires de 75 % sur la période étudiée, un chiffre très supérieur aux estimations. Ces résultats vont aussi à l’encontre des affirmations du gouvernement américain selon lesquells les agro-carburants ne contribueraient qu’à une hausse de 3 % des prix des denrées alimentaires.

Cette étude va accentuer la pression sur les gouvernements qui prétendent réduire leurs émissions de gaz a effet de serre et réduire leur dépendance vis-à-vis du pétrole. « Sans l’augmentation des biocarburants, les stocks mondiaux de blé et de maïs n’auraient jamais chuté aussi sensiblement et la hausse des prix due à d’autres facteurs aurait été modérée », peut-on lire dans le rapport rendu en avril aux responsables de la Banque mondiale.

La hausse généralisée des prix des denrées alimentaires a plongé depuis le début de l’année plus de cent millions de personnes dans les rues à travers le monde. Selon des experts, cette crise mondiale est le résultat d’un faisceau de phénomènes : sécheresse en Australie, flambée du prix du pétrole, utilisation croissante des terres pour la culture de biocarburants et spéculation sur le marché des matières premières.

La divulgation de ce rapport intervient alors que les chefs d’Etat et de gouvernement des pays industrialisés du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) se pencheront, du 7 au 9 juillet à Toyako, dans l’île de Hokkaïdo, au Japon, sur cette question de la crise alimentaire.

L’Union européenne espère qu’en 2020 10% du carburant pour le transport sera d’origine végétale. Greenpeace demande l’abandon de cet objectif.

Avec AFP, Reuters