Près de 50 de pêcheurs artisans de 9 pays européens se sont réunis à Bruxelles le 18 novembre.
Parmi eux, Anne-Marie et Gwen représentaient la plateforme de la petite pêche artisanale française. Avec leurs collègues venus d’Espagne, de Grèce ou encore du Royaume Uni, ils sont venus porter leurs demandes : le droit de pêcher mieux, pour le futur des océans et des pêcheurs.
Ils ont pu partager leurs points communs, leurs expériences, leurs histoires et faire remarquer à la Commission qu’elle n’a jusque là rien fait, en 30 ans de Politique Commune des Pêches, pour se mettre à l’écoute des petits pêcheurs.
Les pêcheurs artisans de toute l’Europe ne se sentent ni entendus, ni représentés par les organisations professionnelles du secteur. Ils représentent pourtant 80% de la flotte et la majorité des emplois du secteur en France notamment, mais les organisations censées représenter la profession dans son ensemble sont trop souvent monopolisées par les intérêts de ceux qui pêchent plus intensivement.
C’est pourquoi ils ont décidé de porter leur message eux mêmes, auprès de la Présidence de l’Union européenne, des députés européens et de la Commission européenne.
« On ne peut plus laisser piller la mer, par quelques uns, si on veut un avenir pour la pêche »
C’est le message d’Anne-Marie, et c’est celui qu’elle a délivré à Maria Damanaki, commissaire européenne à la pêche lors du rendez-vous qui a suivi le congrès.
Pour les pêcheurs européens présents, ces quelques jours dans les arcanes de la politique européenne ont été importants. Ils ont posé les bases d’une solidarité européenne avec ce congrès, et ont réalisé qu’ils rencontrent les mêmes types de difficultés et de questions, quel que soit leur pays d’origine.
Ils souhaitent continuer à collaborer ensemble pour créer un mouvement européen.
Cette solidarité est une première. Et faire front commun en rencontrant des responsables politiques aussi…
On ne peut que souhaiter que ces rencontres soient désormais possibles au niveau des gouvernements nationaux. Et notamment, pour le gouvernement Français, auprès de Frédéric Cuvillier !
Le mot de la fin ? Nous le laissons à Dimitris Zannes, pêcheur artisan grec : « La mer n’est pas une industrie, elle a ses propres règles. Si nous continuons à prendre plus de poissons que la mer ne peut en donner, nous allons tous à la faillite… La pêche artisanale amène plus de bénéfices économiques locaux que les pêches destructrices. En ces temps de crise, les États membres tout comme l’Europe devraient soutenir de tels modes de création de richesses. »