Pas de répit pour l’<i>Esperanza</i> ! Après le Brésil, où l’équipage a réalisé les toutes premières images d’un récif corallien menacé par Total, notre bateau emblématique a mis le cap sur l’Afrique de l’Ouest. En ligne de mire : la pêche illégale qui décime les eaux poissonneuses de cette région.

Océans

L’Esperanza
contre la pêche pirate
en Afrique de l’Ouest

Pas de répit pour l’Esperanza ! Après le Brésil, où l’équipage a réalisé les toutes premières images d’un récif corallien menacé par Total, notre bateau emblématique a mis le cap sur l’Afrique de l’Ouest. En ligne de mire : la pêche illégale qui décime les eaux poissonneuses de cette région.

Quatre bateaux arraisonnés en quelques jours

Dans les eaux de la Guinée-Bissau,  Greenpeace a mené des patrouilles conjointes avec le département guinéen de la surveillance des pêches (FISCAP), à la mi-mars. De multiples infractions ont été constatées lors de ces patrouilles, et quatre navires ont été arraisonnés.

Les équipages et les propriétaires de ces bateaux (trois battant pavillon chinois et un comorien) font actuellement l’objet d’enquêtes approfondies de la part des autorités locales pour transbordement illégal en mer, non-affichage de noms lisibles sur les navires, non-paiement d’amendes et usage d’engins de pêche non autorisés.

Far West

Le fait que ces patrouilles aient pris en flagrant délit autant de navires en cinq jours seulement confirme la situation alarmante qui prévaut dans les eaux ouest-africaines, digne du Far West. Les compagnies de pêche et leurs navires ont simplement pris l’habitude de profiter de la faiblesse de la capacité de la Guinée-Bissau à assurer une surveillance complète de sa Zone économique exclusive (ZEE), et les résultats de nos recherches montrent que des opérations illégales s’y déroulent quotidiennement. Nous saluons l’engagement au plus haut niveau du gouvernement bissau-guinéen pour freiner la situation actuelle.

Les résultats de la surveillance conjointe ont été présentés à José Mário Vaz, président de la Guinée-Bissau, lors de sa visite à bord de l’Esperanza le 28 mars. 

Avec les recettes de ces navires pratiquant la pêche illégale dans nos eaux, nous pourrions construire 90 écoles, des hôpitaux, des routes et résoudre beaucoup de problèmes.
José Mário Vaz, président de la Guinée-Bissau

La pêche illégale, fléau de l’Afrique de l’Ouest

Les eaux ouest africaines sont parmi les plus riches au monde. Des millions de personnes et de communautés locales en dépendent pour leur survie et leur sécurité alimentaire. Mais les stocks de poissons diminuent à un rythme effréné en raison de la surpêche, des changements climatiques, de la pollution et de la destruction d’habitats critiques.

Cette situation est exacerbée par l’absence d’une gestion efficace des pêcheries, des activités de pêche illégales, non réglementées et non déclarées (pêche INN) et par l’inefficacité des systèmes de surveillance de la plupart des pays de la région.

Au cours de ces quinze dernières années, Greenpeace a documenté et exposé comment des flottes étrangères et des navires pratiquant des activités illégales se sont rués en l’Afrique de l’Ouest après avoir surexploités les stocks de poissons dans leurs eaux. Les flottes chinoise, russe et européenne sont parmi les plus nombreuses dans les eaux ouest-africaines. Leurs activités continuent de compromettre la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des communautés côtières qui dépendent en grande partie de la pêche artisanale.

L’Esperanza poursuit son expédition dans les eaux d’Afrique de l’Ouest. Après le Cap-Vert, la Mauritanie et la Guinée-Bissau, notre bateau se rendra en Guinée (Conakry), en Sierra Leone et au Sénégal.