Paris, le 6 janvier 2010 – Greenpeace annonce avec soulagement la fin de la détention provisoire de Juan Lopez de Uralde (Espagne), Nora Christiansen (Norvège), Christian Schmutz (Suisse) et Joris Thijssen (Hollande) aujourd’hui, vers 17h50, après 19 jours de détention préventive à Copenhague.
« Alors que les responsables de l’échec de Copenhague, les fossoyeurs du climat, ont passé les fêtes au chaud en famille et sabré le champagne, les vrais héros étaient en prison, déclare Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. Priver les quatre militants de Greenpeace d’un Noël en famille était une condamnation sans procès. C’est totalement disproportionné par rapport à ce qu’ils ont fait, alors que les pseudos leaders politiques, présents à Copenhague, sont rentrés chez eux, libres comme l’air, alors qu’ils se sont rendus coupables d’un véritable crime climatique en ne parvenant pas à un accord équitable, ambitieux et légalement contraignant. »
Le procès à venir
Ces quatre militants doivent encore être jugés par la justice danoise pour leur protestation pacifique du 17 décembre.
Leur crime : avoir manifesté de façon non violente un point de vue partagé par des millions de gens et avoir brandi des banderoles portant le message « Les politiciens parlent, les leaders agissent ! », le 17 décembre, dans le palais de la Reine du Danemark, lors du dîner de gala organisé pour les chefs d’État.
Greenpeace a lancé cette action non-violente à visage découvert. Les logos de Greenpeace étaient collés sur les pare-brises des limousines. Et les plaques d’immatriculations affichaient un 007, clin d’œil à James Bond. Par ailleurs Greenpeace coopère en toute transparence avec la police danoise qui mène l’enquête.
Un soutien sans faille du public
Greenpeace France a appelé l’opinion à l’aider à faire libérer les quatre activistes en lançant une pétition en ligne adressée à l’ambassade du Danemark sur http://energie-climat.greenpeace.fr/quatre-de-nos-activistes-en-prison-a-copenhague. Cet appel a récolté plus de 13 000 signatures en pleine période de fêtes.
Dans d’autres pays européens, des manifestations ont été organisées devant les ambassades danoises. Malgré la fin de la détention préventive, Greenpeace continue à soutenir activement les militants en vue de leur procès.
D’autres héros poursuivis, partout dans le monde
Aux Etats-Unis en juillet dernier, onze activistes ont escaladé le mont Rushmore pour y déployer une banderole avec le visage de Barack Obama et le message « L’Amérique honore les leaders, pas les politiciens : stop au réchauffement climatique ». Ils ont été jugés lundi 4 janvier et condamnés à effectuer chacun entre 50 et 100 heures de travaux d’intérêt général. L’un d’eux, Matt Léonard, est même condamné à deux jours de prison ferme.
Au Japon, deux activistes sont poursuivis depuis deux ans pour avoir subtilisé des colis contenant de la viande de baleine, qu’ils destinaient à la police, pour dénoncer le trafic illégal de ce produit. La réponse de la justice japonaise a été de les poursuivre pour vol plutôt que d’enquêter sur le trafic en question…
Greenpeace dénonce ces deux situations qui démontrent une dérive dangereuse dans les pays démocratiques : la criminalisation de l’action militante non violente.