Une bonne nouvelle après de longues discussions
Après que le Sénat a rejeté l’amendement interdisant les néonicotinoïdes en janvier dernier, les débats des députés en deuxième lecture ont été intenses. Au final, les députés ont voté par 30 voix contre 28 la proposition du président de la commission du Développement durable, Jean-Paul Chanteguet (PS).
C’est un signal fort qui a été envoyé à l’industrie des pesticides et aux agriculteurs, mais aussi à l’exécutif. Rappelons qu’en amont des discussions, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a envoyé une lettre à tous les parlementaires en les incitant à ne pas se prononcer en faveur de cette interdiction. Or, le caractère extrêmement nocif des néonicotinoïdes n’est plus à démontrer. Les pollinisateurs sont décimés par millions du fait de l’utilisation de ces substances. Les abeilles, notamment, sont déboussolées et ne retrouvent plus le chemin de la ruche. La mortalité au niveau des ruches est croissante, ce qui n’est pas sans conséquence pour les êtres humains puisque notre alimentation en fait les frais. En effet, trois quarts des cultures dans le monde dépendent de la pollinisation par les insectes.
La mise en œuvre repoussée à 2018
Dans le but de laisser un temps d’adaptation aux agriculteurs français et afin qu’ils identifient des alternatives, la mise en œuvre de cette interdiction a été repoussée au 1er septembre 2018. Il est décevant de constater qu’une interdiction attendue depuis des années soit de nouveau repoussée. Nous veillerons à ce que ce délai soit utilisé à bon escient. Il doit permettre au gouvernement de mettre en œuvre des moyens concrets pour que des alternatives non chimiques soient développées et mises à la disposition des agriculteurs.
La mobilisation citoyenne porte ses fruits
Vous êtes près de 135 000 à avoir défendu cet amendement, notamment en signant la pétition lancée par Agir pour l’environnement et soutenue par un collectif de syndicats et d’ONG, dont Greenpeace. Les députés ont su faire preuve de clairvoyance en écoutant la voix citoyenne.
Mais le processus législatif n’est pas encore terminé puisque le texte doit également passer en deuxième lecture au Sénat (qui avait précédemment retiré l’interdiction des néonicotinoïdes du texte). La date des discussions n’est pas encore connue. Nous resterons vigilants quant au devenir de l’amendement sur les néonicotinoïdes.
Merci à tous pour votre mobilisation !