En ce mois de février 2016 , les préfectures concernées organisent une gran

Nucléaire

A LA RECHERCHE DE L’IODE PERDU

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En ce mois de février 2016 , les préfectures concernées organisent une grande opération de sensibilisation autour des centrales nucléaires ; cette démarche a pour but de faire prendre conscience à la population qu’un accident nucléaire est possible, et surtout de lui transmettre les consignes qu’elle devra suivre en cas d’accident nucléaire.

Cette communication s’accompagne d’une distribution de cachets d’iodure de potassium, récupérables dans les pharmacies par les habitants se trouvant dans un rayon de 10 km (Plan Particulier d’Intervention). Ces comprimés pris sur ordre préfectoral au moment opportun doivent permettre de limiter les effets de l’iode radioactif sur la thyroïde, en particulier pour les jeunes enfants et les nourrissons. Ils ne sont pas une protection absolue et ne sont d’aucune aide en ce qui concerne les autres radionucléides du cocktail effectivement présent dans un nuage radioactif.

Qu’en est-il des personnes habitant au-delà de ce périmètre de 10 km ? Des stocks sont semble-t-il prévus et répartis autour de chaque centrale et une distribution spécifique aura lieu en temps utile. C’est là que le bât blesse. Comment croire en effet qu’en plein feu de l’action, l’acheminement de l’iode auprès de 2 millions de Lyonnais sera une priorité et effectué en temps et en heure (pour être efficace cette prise d’iode doit se faire quelques heures avant l’arrivée du nuage radioactif)…. Tous les pays européens nucléarisés ont bien compris qu’il valait mieux anticiper et distribuent préventivement leurs cachets sur une zone beaucoup plus large.

Ce samedi 13 février, des bénévoles du groupe local de Lyon de Greenpeace ont essayé de se procurer ces cachets d’iode auprès de pharmacies lyonnaises. 53 pharmacies ont été sollicitées et les résultats sont pour le moins surprenants. La majorité des pharmacies a déclaré ne pas pouvoir en délivrer ou ne pas être habilitée à les distribuer ; pour bon nombre d’entre elles, nos militants ont été témoins de l’appel passé au grossiste répartiteur et de son refus. Une seule de ces pharmacies a été en mesure de délivrer dans l’instant une boite de comprimés d’iodure de potassium. Cinq autres ont proposé de passer commande pour une disponibilité le jour même à 16 heures, ce qui a d’ailleurs été respecté. Pour l’une de ces pharmacies, la récupération devait avoir lieu deux jours plus tard ; le jour dit, le pharmacien a confirmé que les cachets avaient bien été livrés mais immédiatement rappelés par le grossiste qui avait réalisé entre temps, que la pharmacie concernée ne faisait pas partie du périmètre des 10 km.

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Ces militants ont été confrontés à une grande variété de réponses mais une chose est sûre par contre : aucune consigne n’a été donnée aux pharmaciens lyonnais, ni par la préfecture, ni par un quelconque autre service, sur le rôle qu’ils auraient à jouer si un nuage radioactif venait à survoler l’agglomération.

Alors que les instances nucléaires communiquent sans relâche sur leurs politiques de sûreté et de sécurité, la France se distingue par un dispositif à minima par rapport aux autres pays européens : la Belgique distribue des cachets d’iode dans un rayon de 20 km autour de ses centrales, l’Allemagne dans un rayon de 25 km, et la Suisse jusqu’à 50 km. L’ANCCLI elle-même (Association Nationale des Commissions Locales d’Information) s’est récemment exprimée en demandant que les zones des plans de prévention soient portées à 80 km …

Malgré toute la disponibilité et le professionnalisme des pharmaciens de Lyon qui ont en majorité tout fait pour répondre à la sollicitation de ce groupe local, il est à craindre que les enfants lyonnais ne soient pas mieux protégés que ceux de FUKUSHIMA en mars 2011 si un accident survenait dans l’un des réacteurs de BUGEY ou ST ALBAN (respectivement à 35 et 40 km de Lyon). L’homme a décidément du mal à capitaliser sur son histoire …