5 thèmes clés du quinquennat
A l’approche des élections législatives des 12 et 19 juin prochain, nous avons voulu regarder comment les député.es de Lyon et sa périphérie se sont comporté.es à l’Assemblée Nationale pendant le dernier quinquennat.
Sans prétendre à l’exhaustivité, nous avons analysé 5 votes emblématiques pour lesquels les scrutins étaient publics. Les informations détaillées sur les votes et le dépôt des amendements des élus sont donc disponibles sur le site de l’Assemblée nationale).
Favorable à la ratification du CETA
Le CETA est un accord de libre-échange commercial entre l’Union européenne et le Canada. Le Canada disposant de normes moins contraignantes que l’UE en matière de sécurité alimentaire et agricole, l’accord conduit à un nivellement par le bas. Par exemple, le saumon OGM à croissance rapide y est autorisé, sans qu’un étiquetage spécifique ne soit requis. De ce fait, il pourra se retrouver dans nos assiettes sans que l’on soit informé de sa méthode d’élevage.
Le CETA est par ailleurs en contradiction avec les engagements de la France dans le cadre des accords de Paris sur le climat, en favorisant l’importation de denrées à bas coût d’outre atlantique par cargo. Il aurait été préférable de soutenir la relocalisation de notre alimentation et le soutien aux filières écologiques françaises.
En dépit de nos alertes, Thomas Rudigoz s’est prononcé en faveur de la ratification du CETA, participant ainsi au recul des ambitions climatiques de la France.
Une abstention sur la ré-autorisation des néonicotinoïdes
Les néonicotinoïdes avaient été interdits en 2020 après que plus d’un millier d’études aient démontré leur caractère hautement toxique pour les populations d’abeilles, même à faible dose. Un an seulement plus tard, ces insecticides ont été ré-autorisés sous forme de « dérogation », pour la culture de la betterave sucrière.
Une Tribune remarquée signée notamment par la Confédération Paysanne, syndicat agricole, demandait pourtant aux députés de ne pas s’engouffrer dans l’impasse chimique dangereuse ouverte par une ré-autorisation.
Le 6 octobre 2020, l’Assemblée Nationale a cependant adopté le texte.Thomas Rudigoz s’est abstenu lors de ce scrutin. Une position peu ambitieuse néanmoins préférable au vote massif en faveur du texte de la plupart des autres députés du Rhône.
Absent des scrutins sur l’huile de palme dans les agro-carburants
Le 1er janvier 2020 devait sonner l’arrêt d’une exonération fiscale bénéficiant aux fabricants d’agro-carburants à base d’huile de palme, matière première largement mise en cause dans la déforestation des forêts indonésiennes. Dans une interview, le PDG de Total énergie Patrick Poyanné s’en était ému, la fin du dispositif risquant de mettre en péril le modèle économique de sa raffinerie située à la Mède (Bouches-du-Rhône). C’est alors qu’un vote avait soudainement eu lieu à l’Assemblée Nationale, à la demande du député de la circonscription concernée, Monsieur Mohamed Laqhila, pour tenter de proroger l’exonération. Face à l’indignation de la société civile, un nouveau vote fût organisé et l’exonération définitivement supprimée.
Dans notre décryptage, nous avons analysé les 3 scrutins sur ce sujet (n°1420, 2305 et 2986 afin de permettre aux citoyen.nes de connaître l’implication des député.es du Rhône sur la thématique de la déforestation importée et la résistance au lobby pétrolier.
Sur ce sujet, Thomas Rudigoz était absent lors des 3 votes.
Absent pour défendre les contreparties écologiques aux aides publiques COVID
Le 4ème sujet de notre décryptage se rapporte aux aides publiques distribuées pendant la crise COVID. Greenpeace avait alors plaidé pour que ces aides soient assorties de contreparties écologiques pour les grandes entreprises bénéficiaires. Elles sont effet l’impact carbone le plus important, mais également les moyens de transformation les plus grands.
Reprise dans plusieurs amendements aux projets de lois de finances rectificatives 2020 et 2021, cette proposition a malheureusement été retoquée et l’argent distribué sans contrepartie…(scrutins n° 2810, 2811, 2812, 2813 et 2967)
Notre analyse révèle que la plupart des députés de Lyon étaient absents pour soutenir cette proposition, dont Monsieur Rudigoz.
Un soutien faible aux menus végétariens à la cantine
Enfin, nous ne pouvions clore ce décryptage sans parler de la loi climat et résilience, pâle transcription des propositions des 150 citoyens de la convention citoyenne pour le climat (CCC). Au début de l’année 2021, Greenpeace Lyon avait largement interpellé et rencontré les député.es du Rhône, afin de leur proposer de déposer des amendements pour ré-hausser l’ambition de la loi. Notamment, nous avions plaidé aux cotés de l’Association végétarienne de France (AVF) pour l’introduction d’options végétariennes quotidiennes dans toute la restauration collective, en alternative à la surconsommation de viande industrielle.
Bien qu’interpellé par nos soins de l’importance de s’engager sur ce sujet, Thomas Rugigoz n’a co-signé qu’un seul amendement ayant pour objet d’instaurer un unique repas végétarien hebdomadaire. Si ce soutien est à saluer, il est très largement insuffisant pour faire avancer la végétalisation de l’alimentation, alors que l’élevage représente 14 % des émissions de gaz à effet de serre.
D’autres députés du Rhône, comme Anissa Khedher ou Hubert Julien-Lafferière se sont illustrés en soutenant l’alternative végétarienne quotidienne.