Si loin, si près … Le 26 avril 1986, le 4e réacteur de la centrale de Tchernobyl explose, causant au moins 200 000 décès et poussant 350 000 personnes à quitter à tout jamais leur domicile. Le nuage radioactif qui en résulte traverse les frontières et parcourt des milliers de kilomètres en Europe. Le 11 mars 2011, un tsunami provoque l’arrêt du refroidissement des réacteurs de la centrale de Fukushima, ce qui entraîne d’importants dégagements radioactifs dans l’air mais aussi dans la mer.
Plusieurs années après, les villages voisins sont toujours déserts et les cœurs fondus des réacteurs ainsi que les barres de combustible usagé représentent encore une menace de fuites voire de sur-accident. Pour l’instant, la priorité est donc encore à la mise en sécurité provisoire de ces sites. Car les coûts et même les techniques nécessaires au démantèlement de ces centrales restent encore méconnus. Une chose est sure, aucune de ces dépenses ne produira le moindre kilowattheure d’électricité.
En compagnie d’autres associations régionales, nous sommes allés nous recueillir devant le consulat d’Ukraine avant de rappeler les dangers et l’absurdité du nucléaire par des messages chocs à la place Valmy. Bien sur, il est facile de se dire qu’on n’est ni en URSS, ni dans une région sujette aux tsunamis. Sauf qu’il ne s’agit pas que d’estimer précisément la probabilité d’un accident nucléaire en France (non nulle et donc non négligeable au vu des potentielles conséquences). Non, la vraie question est : « le jeu en vaut-il la chandelle ? ». Car, au-delà du risque que le nucléaire fait planer sur des milliers d’années, cette technologie est aussi une aberration économique !
Avec un prix du kilowattheure à peine plus faible que ses concurrents pur renouvelable, EDF est incapable d’atteindre l’équilibre financier et a fortiori incapable de provisionner l’argent nécessaire au démantèlement des centrales qui seront obsolètes en 2025. Sans parler d’Areva qui s’embourbe à Flamanville et livrera avec beaucoup de retard un EPR qui ne peut plus être rentable. Alors pourquoi s’entêter dans une filière qui n’a aucun avenir ? Pourquoi continuer de perdre du temps (et de l’espérance de vie) au lieu d’investir directement dans :
l’amélioration des performances énergétiques des appareils et des bâtiments (l’énergie la plus propre est celle qu’on n’a pas besoin de produire)
la production et le transport des énergies renouvelables (de nombreux progrès peuvent encore être réalisés)
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