Les minots trinquent les premiers
Nous nous sommes particulièrement intéressés à la pollution au NO2 près des écoles et crèches de Marseille et des communes adjacentes. Il s’avère que 58 % des écoles et crèches se trouvent à moins de 200 mètres d’une zone extrêmement polluée (plus de 40 µg/m3 de dioxyde d’azote), ce qui représente 506 établissements concernés par un dépassement de la norme légale et des milliers d’enfants touchés.
Or, il s’agit d’une population très vulnérable à la pollution de l’air : ils sont plus proches des pots d’échappement, ils respirent plus vite et inhalent donc plus de pollution, alors qu’ils sont en pleine croissance. L’exposition à une pollution chronique peut notamment entraîner des maladies respiratoires, telles que l’asthme, des bronchites à répétition, une détérioration de la fonction pulmonaire…
Préserver leur santé passe par la réduction du trafic routier
Suivi de près par le transport maritime, le trafic routier reste le premier émetteur de dioxyde d’azote sur le territoire Marseille – Provence avec 42 % des émissions. De plus, de nombreux habitants de la métropole sont exposés à des niveaux trop élevés de particules fines, au regard des normes de l’Organisation mondiale de la santé (en moyenne annuelle).
Les véhicules diesel sont particulièrement nocifs pour la santé des habitant.e.s de Marseille mais les véhicules essence posent aussi problème tant d’un point de vue sanitaire que climatique. Pour préserver notre santé et le climat, c’est le modèle du tout-voiture et du tout-routier qui doit être abandonné.
Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, et Martine Vassal, présidente de la métropole, doivent prendre des mesures ambitieuses pour faire face à cette urgence sanitaire. Ils doivent organiser la sortie progressive des véhicules polluants, diesel puis essence, pour libérer la ville des gaz d’échappement des voitures et des poids-lourds qui nous enfument au quotidien. Cela passe par la mise en place d’une zone à faible émissions (ZFE), que Marseille est en train d’étudier. Elle doit concerner l’ensemble de l’agglomération marseillaise et tous les types de véhicules.
En parallèle, les alternatives à la voiture doivent absolument être consolidées : en développant l’offre ferroviaire à l’échelle de la métropole, en améliorant les transports en commun en ville, en encourageant le déplacement à vélo et la marche, en accompagnant les professionnels et les ménages les plus modestes vers des moyens de transport propres. Sans parler des projets comme le Boulevard urbain sud, qui doivent être tout bonnement abandonnés.
Pour réaliser cette carte, nous avons utilisé la carte produite par Atmosud qui permet de connaître les concentrations de NO2, pour l’année 2017, et nous l’avons superposée avec la cartes des écoles, crèches, haltes-garderies… dont les localisations nous ont été fournies par le ministère de l’Éducation nationale et le Conseil départemental.
Pour savoir si votre enfant est concerné par la pollution de l’air, consultez notre carte et n’hésitez pas à la partager avec vos proches de la région marseillaise.