59 % de la population française est favorable à l’introduction de repas végétariens dans les cantines scolaires. Soit près de 6 personnes sur 10 ! C’est ce que révèle un sondage publié lundi 16 avril 2018, commandé par Greenpeace France et réalisé par l’institut BVA. Cette demande est également soutenue par la fédération nationale des parents d’élèves (FCPE) qui souhaite l’introduction de 2 menus sans viande ni poisson par semaine. Alors que la majorité des villes en France continuent à imposer de la viande ou du poisson aux enfants tous les jours à la cantine, certaines villes font figure de précurseur et ont pris le bon cap.
Limoges
A Limoges, l’un des cinq repas servis par semaine dans les cantines scolaires a été remplacé par un repas végétarien. Sachant que 5 900 repas sont servis quotidiennement aux enfants dans 33 écoles, c’est une belle initiative ! Et pourtant, dans la région, Limoges est l’une des seules villes exemplaires en matière de réduction de surconsommation de viande dans les écoles :
La ville a également entamé différentes démarches pour réduire le gaspillage alimentaire dans les cantines. Ainsi, afin de prévoir au mieux les quantités en cuisine, les parents doivent inscrire leurs enfants à l’avance pour un nombre de jours déterminés.
Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes)
L’adjoint au maire de Mouans-Sartoux, Gilles Pérole, est un défenseur invétéré de la diversification des protéines à l’école. La ville n’a pas attendu les discussions sur le projet de loi alimentation : elle a instauré le 100% bio dans les trois cantines de ses écoles primaires en janvier 2012, peu après la ville de Grande-Synthe. Les plats sont également faits maison, et 85% des légumes proviennent du potager municipal. Depuis mai 2017, un repas exclusivement à base de protéines végétales est proposé aux enfants une fois par semaine. Peu d’écoles en France peuvent se vanter d’afficher sur leurs menus “lasagnes de lentilles” ou “haricots rouges à la mexicaine” ! Les parents se déclarent satisfaits à 99% de ces repas proposés aux élèves de la restauration scolaire. La municipalité affirme que ces repas 100% BIO ne sont pas plus coûteux, notamment parce que des mesures ont été prises contre le gaspillage alimentaire.
Grenoble
En matière de mobilité et de transports écologiques, Grenoble fait partie des premières de la classe. Pour la restauration collective, ça donne quoi ? Dans les cantines scolaires, plusieurs efforts ont été faits pour améliorer le contenu des assiettes des enfants : ils ont l’occasion de manger au moins une fois par semaine un repas végétarien à l’école. La mairie souhaite également passer au 100% bio et local d’ici à 2020. C’est déjà le cas pour la moitié des produits que consomment les enfants actuellement. D’autres villes, comme Echirolles ou Saint-Martin-d’Hères en périphérie, ont suivi l’exemple de la métropole.
Lille
A Lille, 14 000 repas sont préparés dans la cuisine centrale chaque jour. Les enfants lillois mangent une fois par semaine un repas végétarien à l’école. Une initiative d’autant plus louable que dans le département du Nord, la majorité des villes imposent de la viande ou du poisson tous les jours aux écoliers :
L’université de Lille 1 a également accepté de proposer un menu 100% végétalien à ses étudiants depuis début 2016. D’après la co-présidente de l’association qui est à l’initiative de ce menu végétalien, c’est un réel succès auprès des étudiants.
Paris 5ème
La caisse des écoles du 5ème arrondissement propose 70% de bio dans les cantines, et 100% de la viande que consomment les enfants (hormis le porc, qui est issu de l’agriculture paysanne) est bio. Sachant qu’un menu végétarien est proposé aux enfants chaque semaine et que les repas sont faits maison, les cantines du 5ème sont un exemple à suivre pour le reste du territoire. Au-delà de la qualité de la nourriture, la caisse des écoles soutient également qu’elle rémunère les producteurs le plus justement possible.
Si ces villes font de réels efforts pour diversifier les assiettes à l’école en proposant un peu plus de protéines végétales aux enfants, beaucoup d’autres sont à la traîne. Rouen, Nantes, Toulon, Bordeaux, Marseille, Caen… nombreuses sont les métropoles qui imposent encore aux écoliers de la viande ou du poisson quasiment à tous les repas !
La Couronne
Depuis 2009, des produits biologiques et locaux ont été progressivement introduits dans les menus de la restauration collective de la ville. Aujourd’hui, ces approvisionnement représente 35% des produits.
Pour ce qui est des cantines scolaires, la ville est en train de travailler à l’instauration d’un menu végétarien obligatoire par semaine, et souhaiterait dans le futur augmenter la fréquence des repas végétariens.
Et dans les autres pays… ça donne quoi ?
Si les villes citées plus haut donnent l’exemple, l’Hexagone est à la traîne en comparaison avec certains de ses voisins européens. Au Portugal par exemple, une nouvelle loi adoptée le 3 mars 2018 oblige l’ensemble des établissements publics à proposer chaque jour une option végétalienne à leurs convives. De l’autre côté de l’Atlantique, au Brésil, quatre villes ont décidé d’entamer une transition vers une restauration scolaire 100% végétalienne d’ici à 2019 : une première au niveau mondial. Ces quatre villes font partie du projet “Escola Sustentavel” (“Ecole durable”). S’appuyant sur une loi votée en 2009, il est porté par la Humane Society International ainsi que par le procureur local. Il concerne quelques 30 000 élèves… soit 23 millions de repas par an ! Pour Greenpeace France, le régime végétalien est une partie de la solution, mais ce que prône Greenpeace avant tout c’est c’est la réduction de la consommation de viande et de produits laitiers, au profit de produits de meilleure qualité (locaux, rémunérés à leurs justes prix et issue de système agroécologiques).
Pour moins de viande et plus de bio à la cantine, signez la pétition :