Restrictions sur les voitures polluantes
⭐ Pas d’engagement à mettre en place une Zone à circulation restreinte (ZCR) permanente et pas d’engagement en faveur d’une ville libérée des voitures diesel et essence.
Explication de Greenpeace et du Réseau Action Climat
À Rennes, le centre piétonnier progresse mais il n’y a pas d’ambition affichée de mettre en place une zone à circulation restreinte permanente et ni d’engagement à libérer progressivement et rapidement la ville des véhicules diesel puis essence. A noter que des restrictions de circulation ponctuelles et en réaction à des pics de pollution pourront être mises en œuvre à partir d’octobre 2018.
Renforcement de l’offre de transports en commun
⭐⭐⭐ Volonté politique mais projet(s) ne répondant pas forcément aux enjeux prioritaires, pour l’association AUTIV.
Témoignage de l’association des usagers des transports en Ille-et-Vilaine (AUTIV)
Si Rennes développe un réseau de transport en commun, celui-ci ne dépasse pas vraiment la rocade de manière efficace : métro limité à celle-ci, bus en site propre encore à l’état expérimental en périphérie. Il y a, notamment, une mauvaise articulation/interconnexion avec la SNCF. La responsabilité en incombe plutôt à la SNCF et la Région Bretagne. Mais il n’y a pas eu beaucoup de réactions de la métropole par rapport aux fermetures de guichets dans des villes de l’agglomération (Bruz, L’Hermitage,…) ou à la limitation du nombre de trains s’arrêtant dans ces gares le week-end. Et concernant les limitations du nombre de trains, le principal problème est désormais le faible nombre de bus (réseau STAR de Keolis, la société de transports urbains de Rennes) desservant ces mêmes endroits le week-end.
Par ailleurs, il n’y a pas de réseau de transport circulaire autour du centre-ville (rocade de proximité). Le réseau de transport en commun est plutôt centralisateur (du centre à la périphérie). La gare Rennes TGV, susceptible d’alimenter ce genre de liaison transversale n’est pas considérée comme un pôle générateur de trafic important par Keolis.
Un point très positif depuis 2017 est la mise à disposition, à titre expérimental, des voies d’arrêt d’urgence du réseau de voies rapides/autoroutes pour faire circuler les bus venant de la périphérie en site propre. Il en va de même du développement du Vélostar (vélos électriques en libre-service à proximité de certaines stations de bus).”
Plus d’informations sur le site de AUTIV
Mise en place d’un réseau express vélo
⭐⭐ Ambition affichée de mettre en place un réseau express vélo mais pas ou peu de progrès sur le terrain dans ce sens, pour l’association Rayons d’action.
Témoignage de l’association Rayons d’action
A Rennes Métropole, on parle de réseau express vélo, mais les récentes réalisations et les projets qui nous sont présentés ne sont pas du tout à la hauteur, avec un niveau insuffisant de sécurité et de confort (pas ou peu en site propre, pistes sur trottoir avec des conflits piéton/vélo, nombreuses discontinuités,…). La ville-centre marque un volontarisme plus important et a ainsi voté un ambitieux plan vélo en 2015, mais malheureusement il n’est pas accompagné des moyens humains et financiers nécessaires à sa réalisation.
Rennes Métropole est en train de réviser son Plan de déplacement urbain valable pour 10 ans et qui devrait être mis en œuvre pour la fin de l’année. Si le vélo y figure en bonne place, l’absence de visibilité sur les moyens humains et financiers laisse toutefois à craindre la réalisation d’aménagements de qualité insuffisante pour inciter le plus grand nombre à se déplacer à vélo. Les récentes réalisations et les projets qui nous sont présentés sont loin de pouvoir être considérés comme des autoroutes à vélo, avec un niveau insuffisant de sécurité et de confort (site propre partiel souvent discontinu, revêtement inadapté, piste sur trottoir engendrant des conflits entre piéton et cyclistes,…). Le vélo a pourtant un potentiel énorme sur le cœur de la Métropole, mais les liaisons entre la ville centre et les communes de 1ère couronne ne sont malheureusement pas adaptées aux usagers les plus vulnérables. La ville centre est principalement pourvue d’aménagements type bande cyclable ou voie de bus partagé qui n’offrent pas des conditions de sécurité suffisante pour permettre à des cyclistes débutants de découvrir les avantages du vélo pour se déplacer au quotidien.
Si des progrès sont constatés ici et là, le réseau cyclable manque de cohérence et de coordination pour éviter les discontinuités qui anéantissent la cyclabilité de la ville. Les associations regrettent une concertation insuffisante, souvent trop tardive et peu cadrée qui ne permet pas une réelle prise en compte des attentes des usagers…
Plus d’informations sur le site de Rayons d’Action
En complément, nous vous invitons à consulter
- les résultats, pour Rennes, de l’enquête réalisée en 2017 par la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) et qui a permis de recueillir le ressenti des usagers sur la cyclabilité de leur ville
- l’analyse de l’association Rayons d’action sur cette enquête
Incitations au changement des comportements
⭐⭐ Des mesures incitatives en place mais qui restent insuffisantes (2 étoiles), pour l’association Rayons d’Action . Des mesures incitatives plutôt satisfaisantes (3 étoiles), pour l’association AUTIV .
Témoignage de l’association Rayons d’Action
Une mesure importante a été mise en œuvre : la création d’un parc de 1000 vélos à assistance électrique pour des locations longue durée (mois/année) à un prix raisonnable – les études montrent que les locataires sont plutôt d’anciens automobilistes. Il y a aussi un réseau de vélo en libre-service (VELOSTAR, géré par Keolis) mais ce service ne concerne que la ville centre et pas tous les quartiers, le réseau va être redimensionné à la baisse (passage de 83 stations à 54, pour éliminer les stations « à faible trafic »), et ce service consomme une grande partie des moyens alloués globalement au vélo. Il n’y a pas eu à Rennes la mise en place d’une subvention pour l’achat d’un vélo à assistance électrique.
Par ailleurs, au niveau des services de la mairie, la gestion du trafic et des déplacements se fait plutôt encore malheureusement en termes de « gestion des flux de voitures », la logique d’aménagement reste en pratique encore centrée sur la voiture, et il n’y a pas de mesures dissuasives à l’utilisation de la voiture individuelle, pas de zone à circulation restreinte permanente…
Globalement, alors qu’en 2015 la ville de Rennes a affiché une ambition de 20 % de déplacements effectués en vélo pour 2020 (contre environ 5 % pour le moment), les moyens ne suivent pas. Le vélo est un peu le parent pauvre. Et, dès le vote du plan vélo, Rayons d’action avait proposé / demandé une concertation pour la réalisation des projets d’aménagement (afin de tenir compte de l’expérience et du besoin des usagers), mais cela n’est toujours pas effectif.
Plus d’informations sur le site de Rayons d’Action
Témoignage de l’association des usagers des transports en Ille et Vilaine (AUTIV)
Des mesures intéressantes : deuxième ligne de métro, création d’un quai supplémentaire en gare SNCF, dalle de couverture des voies ferrées de la gare pour relier les parties Nord et Sud de la ville. En revanche, le soutien aux lignes de bus n’est pas suffisant même si des mesures sont prises : l’axe Est-Ouest le long de la Vilaine va être desservi par plusieurs lignes, le réseau bus pourrait être totalement électrique en 2030, le réseau STAR propose une tarification attractive pour les catégories de population les moins fortunées… Il y a par ailleurs un manque global de stationnements proches des gares SNCF ou routières (la région Bretagne refuse de financer des parkings payants pour privilégier les parkings gratuits).
Plus d’informations sur le site de Lyon-Métro Transports Publics et de la coordination Darly