Une addiction en progression
Derrière notre alimentation se cache l’utilisation de millions de tonnes de pesticides à l’échelle mondiale.
Les pesticides sont au cœur du modèle agricole industriel. Répandus en très grande quantité au cours des 50 dernières années, ils ont enclenché un terrible cercle vicieux : plus de pesticides, c’est plus de rendements à court terme mais une terre de moins en moins fertile, un écosystème déséquilibré et donc… un recours accru aux engrais et aux pesticides pour des rendements en baisse sur le long terme!
Impacts sur l’environnement : en plein dans le mille !
Non, les pesticides ne sont pas la solution miracle pour lutter contre les parasites. Bien au contraire, ils détruisent tout sur leur passage. Les pesticides affectent tous les organismes ainsi que les environnements dans lesquels ces organismes évoluent. Ainsi, dans l’Union européenne, 24,5 % des espèces vulnérables ou en danger sont menacées par les effluents agricoles (parmi lesquels les pesticides et les engrais), notamment les abeilles, les libellules, les amphibiens…
En plus de détruire directement la biodiversité, les pesticides affectent des maillons essentiels de la chaîne alimentaire. Les oiseaux des champs en sont une illustration criante. En plus d’être directement empoisonnés, ils souffrent d’une réduction drastique de leurs ressources alimentaires (insectes, graines…). En France, plus de 70% des couvées de perdrix grises sont exposés à au moins un pesticide.
Or, les écosystèmes naturels sont complexes : la raréfaction d’une espèce en particulier peut provoquer des déséquilibres qui mettent en danger des services que la nature fournit gratuitement.
Mode dissémination : activé
On ne peut pas échapper aux pesticides. Ils se disséminent et se propagent partout dans l’environnement. Air, eau, organismes vivants… tout y passe! Ils affectent notre santé et on en retrouve des traces parfois très loin des lieux où ils ont été appliqués. Ainsi, du DDT (ou dichlorodiphényltrichloroéthane) a été retrouvé dans des ours polaires !
Qu’attend l’Union européenne ?
Impacts sanitaires, impacts environnementaux, nous ne cessons de dénoncer les impacts désastreux des pesticides.
Avant d’être mis sur le marché, tous les pesticides doivent faire l’objet d’une procédure d’autorisation au niveau européen. Cette procédure comprend une évaluation des impacts et une évaluation d’exposition. Mais elle comporte de nombreuses lacunes et doit donc être renforcée ! Elle ne prend notamment pas en compte ni « l’effet cocktail » des différents pesticides autorisés sur le marché, ni les propriétés de perturbateurs endocriniens que possèdent certains pesticides, alors que leurs conséquences négatives ont largement été démontrées même lorsqu’ils sont présents en très faibles doses.
Il faut métamorphoser notre façon de produire notre alimentation ! La solution est une agriculture reposant sur les principes de l’agriculture écologique et sur les services rendus par la nature. Ils sont nombreux ! Mais en nous entêtant à lui mettre des bâtons dans les roues nous ne faisons que nous tirer une balle dans le pied.