Sur les 109 échantillons de pommes issues de l’agriculture conventionnelle, 91 contenaient au moins un résidu détectable. Jusqu’à huit résidus ont été identifiés dans un échantillon provenant de Bulgarie. Par ailleurs, les résultats ont montré qu’aucun échantillon certifié d’origine biologique ne contenait de résidus en quantité détectable.
En France, ce sont 13 échantillons qui ont été analysés (12 provenant de l’agriculture conventionnelle et 1 de l’agriculture biologique).
Dans le cadre de la Course Zéro Pesticide, nous poussons les 6 principales enseignes françaises de la grande distribution à éliminer les pesticides les plus dangereux de la production de pommes et de pommes de terre. C’est pourquoi, les échantillons de pommes français ont été prélevés dans ces 6 enseignes : Auchan, Carrefour, Casino, Intermarché, Magasins U et E.Leclerc. Sur les 12 échantillons de pommes conventionnelles, 6 contenaient au moins un résidu détectable.
Les pesticides, une routine dans la production de pommes européenne
Nous sommes depuis bien trop longtemps dans un cercle vicieux qui pousse les agriculteurs à utiliser toujours plus de pesticides, et les consommateurs à ne plus se révolter contre une pratique dangereuse banalisée.
Du champs à l’assiette, les pesticides sont omniprésents. Nous ne cesserons de dénoncer la banalisation de leur utilisation. Que ce soit au niveau sanitaire ou environnemental, les impacts des pesticides sont désastreux. En France, la pomme est l’un des fruits les plus traités : elle subit en moyenne 35 passages de pesticides avant sa récolte.
Oui, les résidus retrouvés dans les échantillons de pommes respectent les limites légales. Mais cela ne signifie pas qu’il faut nous en contenter. Bien au contraire.
Les procédures d’évaluation et autorisation des pesticides avant leur mise sur le marché comportent de nombreuses lacunes. Par exemple, les connaissances scientifiques concernant “l’effet cocktail” des pesticides sont insuffisantes. Et ces effets cocktails ne sont pas pris en compte par la réglementation qui ne s’intéresse qu’aux molécules prises séparément.
Dans les champs, sur les étals des supermarchés : agir à tous les niveaux
70% des achats de fruits et légumes frais se font en grande surface. La grande distribution doit faire preuve de plus de transparence et soutenir les agriculteurs qui souhaitent produire sans pesticides. Ils sont les premières victimes de l’utilisation de ces produits.
E.Leclerc en tant que numéro 1 du secteur de la grande distribution, doit assumer ses responsabilités. L’enseigne fait preuve d’une opacité inquiétante : elle est la seule à ne pas nous avoir répondu lorsque nous l’avons interrogée sur l’utilisation des pesticides.
La réalité qui se cache derrière les fruits et les légumes parfaits disposés sur les étals de Leclerc est sombre : des milliers d’hectares et de litres d’eau contaminés et des agriculteurs qui n’ont pas d’autres choix que d’utiliser des pesticides pour répondre aux demandes démesurées de l’enseigne.
La pire des réactions lorsque l’on trouve des pesticides dans des produits alimentaires, est qu’il n’y ait pas de réaction. Aujourd’hui, l’utilisation des pesticides est devenue tellement banale que cela ne semble même plus choquer. Nous devons inverser cette tendance !
En tant que citoyen(ne) et consommateur(rice), vous pouvez agir. Ecrivez à Michel-Edouard Leclerc pour lui demander de faire la lumière sur les pratiques obscures de ses supermarchés.