La semaine dernière, les député·es ont solennellement voté le premier volet du Projet de loi de finances (PLF) pour 2021. Le constat est celui d’un échec : la majorité parlementaire n’a adopté aucune mesure ambitieuse pour mettre en oeuvre la transition écologique.
D’un côté, aucune écoconditionnalité sur les cadeaux faits aux grandes entreprises au nom de la relance n’a été mise en place, ce qui prépare un rebond dramatique des émissions de CO2. De l’autre, plusieurs propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC) ont été rejetées, ou démantelées, ou remises à plus tard.
❌ Propositions de la CCC qui n'ont pas été adoptées
❌ La baisse des impôts de production pour les entreprises ne sera soumise à aucune contrepartie sociale et écologique.
❌L’investissement massif dans la rénovation thermique et l’obligation de rénover les logements privés dès 2024.
❌ La mise en place d’une taxation sur les engrais azotés, pourtant si nuisibles pour l’environnement, n’a pas été votée.
❌ La baisse de la TVA à 5,5 % pour l’ensemble des mobilités collectives du quotidien, n’a pas été adoptée.
❌ Une écotaxe renforcée, digne de ce nom, sur les billets d’avion.
❌ Un renforcement significatif du malus à l’achat pour les véhicules très émetteurs.
❌ La suppression des niches fiscales climaticides.
❌ L’instauration d’un ISF climatique, pour que les plus riches contribuent à l’effort économique et climatique, n’a pas été retenue non plus.
Nous déplorons ces décisions qui prouvent une fois de plus que ce PLF 2021, en reniant les recommandations de la Convention citoyenne pour le Climat, est très loin de tenir sa promesse de “verdir notre économie”.
Les parlementaires doivent hausser leurs ambitions écologiques sur la deuxième partie du texte.
Pas de nouveau chèque en blanc pour les entreprises pour les secteurs polluants
Ce lundi 26 octobre sont votées à l’Assemblée nationale de nouvelles aides publiques aux entreprises de plusieurs milliards d’euros. Ces aides de l’Etat doivent être conditionnées à la réduction des émissions de gaz à effet de serre des entreprises qui en bénéficient, et des sanctions dissuasives doivent s’appliquer à celles qui refuseraient de prendre des engagements suffisants ou qui ne tiendraient pas leurs objectifs, notamment par l’interdiction des dividendes.
Le gouvernement prend prétexte de la crise économique pour multiplier les chèques en blanc aux gros pollueurs et remettre à plus tard l’effort climatique, nous piégeant dans une trajectoire toujours plus éloignée des objectifs de l’accord de Paris. Ne les laissons pas faire !
Un récent sondage de l’institut BVA, montre que 88% des Français·es pensent que les responsables politiques doivent obliger les entreprises à émettre moins de gaz à effet de serre. Et 81% souhaitent que les aides publiques soient conditionnées à une obligation de réduire ses émissions de CO2 pour les grandes entreprises.
Vous en faites partie ? Alors à vous de jouer !
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