Greenpeace “fait” de l’écologie… et donc de la politique
Si l’on veut préserver une planète vivable, où les écosystèmes, la biodiversité et le climat sont protégés, alors il faut des actions à grande échelle, adossées à des décisions politiques fortes et structurantes pour modifier nos modes de production et de consommation. Par exemple, en termes d’action climatique, 75% de la baisse des émissions de gaz à effet de serre nécessaire pour respecter l’accord de Paris dépend des mesures que doivent prendre l’Etat et les entreprises pour décarboner notre économie. C’est ce qu’ont rappelé les scientifiques dans le dernier rapport du GIEC dédié aux solutions : si les gouvernements permettent et encouragent des modes de vie moins polluants, on pourrait obtenir une baisse de 40 à 70% des émissions de gaz à effet, par rapport aux politiques actuelles.
Les leviers sont nombreux : ne plus subventionner les énergies fossiles, développer les énergies éolienne et solaire, améliorer l’isolation thermique des bâtiments, réorienter les infrastructures, permettre des modes de vie durables, favoriser des villes piétonnes et cyclables, encourager une alimentation saine et en priorité végétale, réduire le trafic aérien, déployer une économie circulaire… C’est pourquoi l’action de Greenpeace vise à influencer la politique, en tant qu’organisation de la société civile dont la mission sociale est la protection de l’environnement et la biodiversité sous toutes ses formes. Greenpeace rencontre ainsi des membres de cabinets ministériels, participe à des concertations avec des administrations, débat avec des élu·es, confronte des dirigeant·es d’entreprises. Ce travail de plaidoyer est mené en toute transparence, pour défendre l’intérêt général.
Jamais Greenpeace ne prend parti
Pour autant, Greenpeace reste hors des cercles du pouvoir politique pour agir comme un contre-pouvoir indépendant, libre de donner son avis sur les propositions d’un parti ou d’un·e candidat·e, ce qui renforce notre crédibilité et légitimité. Ainsi, nos actions et réactions publiques sont toujours motivées par l’intérêt de nos campagnes et non par celui d’un·e candidat·e ou d’un parti en quête de pouvoir. Nous travaillons à ce que les responsables politiques mettent en œuvre nos mesures systémiques pour répondre aux crises écologiques. Et ce, qu’importe la personne qui les incarne, tant qu’elle respecte également les valeurs fondamentales de Greenpeace, l’indépendance mais aussi le respect des droits humains et la lutte contre les inégalités sociales.
Les questions environnementales étroitement liées aux questions sociales
Nous sommes convaincu·es que les questions de justice sociale et environnementale sont intimement liées et que la décarbonation de nos modes de vie et de production ne doit pas entraîner l’opposition entre les politiques climatiques, la lutte contre le chômage et la pauvreté et les politiques économiques. Il est plus que jamais nécessaire de construire des convergences entre ces enjeux et d’apporter une réponse aux défis interconnectés des inégalités, des emplois et de la transition écologique. C’est le sens de notre rapprochement avec le monde syndical dans le cadre du collectif Plus Jamais Ça. Les transformations radicales de notre économie pour répondre à la crise climatique doivent amener à anticiper et penser la reconversion des salarié·es en même temps que la transition. Ainsi, l’effort de la transition ne doit pas peser sur les plus vulnérables.
Alors que les scientifiques et économistes ont montré que ce sont les catégories les plus aisées qui ont l’empreinte carbone la plus élevée, ce sont les catégories sociales les moins favorisées qui sont souvent le plus exposées aux pollutions comme la pollution de l’air, et les plus vulnérables au changement climatique alors qu’elles y contribuent le moins. Les plans d’action sur le climat doivent donc soutenir les populations les plus vulnérables à la fois pour s’adapter aux conséquences du changement climatique mais aussi en les accompagnant financièrement (rénovation performante des logements, nourriture saine accessible financièrement, passage à des modes de transport moins polluants, etc.).
Enfin, notre combat pour défendre l’environnement nous rend extrêmement lucides sur le décalage qui peut exister entre des promesses politiques et la réalité des actes. Quand bien même certains discours sont parfois très ambitieux, nous rappelons que nous jugeons sur les actes. Chaque fois que l’urgence environnementale et climatique ne sera pas traitée en tant que telle, les équipes de Greenpeace seront là, déterminées à faire respecter le droit de chacun·e à un environnement viable et un avenir souhaitable.