Un tiers des écoles et crèches cernées par la pollution de l’air
Strasbourg et l’Eurométropole sont plutôt sur la bonne voie en matière de lutte contre la pollution de l’air et d’alternatives à la voiture, mais si elles veulent transformer l’essai et tacler les impacts sanitaires de ce fléau, il faut mettre un coup d’accélérateur et faire preuve de davantage de cohérence.
En effet, en attendant, de trop nombreux enfants sont encore exposés à des niveaux élevés, voire illégaux, de dioxyde d’azote (NO2). Ce sont 34% des établissements, soit 126 écoles et crèches, qui sont situées à moins de 200 mètres de niveaux illégaux de pollution au dioxyde d’azote. Les élu.e.s de la région, notamment Roland Ries (maire de Strasbourg) et Robert Herrmann (président de l’Eurométropole), ne doivent pas accepter cette situation. Asthme, toux, troubles du développement mental, détérioration de la fonction pulmonaire, risques de maladies cardio-vasculaires à long-terme : l’exposition quotidienne des enfants à la pollution de l’air a des conséquences dramatiques.
Le trafic routier, premier émetteur de dioxyde d’azote dans l’Eurométropole
Au niveau de la métropole de Strasbourg aussi, c’est le trafic routier qui est le premier émetteur d’oxydes d’azote. Des mesures permettant de réduire ce trafic doivent donc être prises pour préserver la santé des enfants et des habitant.e.s de la région.
Il est vrai que depuis plusieurs années, l’accès des voitures au centre-ville de Strasbourg a été limité. Par ailleurs, l’Eurométropole et la mairie proposent des alternatives sérieuses à la voiture, ce qui n’est pas le cas de toutes les agglomérations, comme nous avons pu le constater la semaine dernière, à Marseille. Une réflexion a également été engagée pour l’installation, avant fin 2020, d’une zone à faibles émissions (ZFE), concernant l’ensemble des véhicules et l’ensemble du territoire métropolitain. Les résultats de cette réflexion devraient être connus prochainement : il est important que les contours de cette zone à faibles émissions soient ambitieux et à la hauteur de l’urgence sanitaire et climatique. Il est notamment impératif qu’une date de sortie de véhicules diesel, particulièrement nocifs, soit fixée avant 2025.
Toutes ces démarches doivent être renforcées car nous ne pouvons pas nous contenter de la situation actuelle. Les enjeux sanitaires liés à la pollution de l’air et le défi climatique sont trop importants. Pour abandonner progressivement leur voiture, les habitant.e.s de l’Eurométropole auront notamment besoin d’un réseau express métropolitain, de bus et de trams plus développés, de pistes cyclables pour desservir les première et deuxième couronnes, de mesures d’accompagnement et d’aides aux ménages modestes et aux professionnels pour changer de mode de transport, etc.
La cohérence doit être au coeur des projets de mobilité urbaine de l’Eurométropole, et cela passera nécessairement par un moratoire sur le Grand contournement ouest (GCO), en vue de son abandon définitif. Ce projet d’un autre temps recueille pourtant encore le soutien de certain.e.s élu.e.s locaux.
Pour réaliser cette carte, nous avons utilisé la carte produite par Atmo Grand Est, qui permet de connaître les concentrations moyennes de NO2, pour l’année 2017, et nous l’avons superposé avec la cartes des écoles, crèches, haltes-garderies… dont les localisations nous ont été fournies par le Ministère de l’éducation nationale et le Conseil départemental.
Pour savoir si votre enfant est concerné par la pollution de l’air, consultez notre carte et n’hésitez pas à la partager avec vos proches de la région strasbourgeoise.