Pourquoi Greenpeace défend la sécurité sociale de l’alimentation ?

Agriculture

Parce que remédier à la précarité alimentaire est une urgence sociale, sanitaire et écologique

En France, près de sept millions de personnes ont été contraintes de recourir à l’aide alimentaire en 2020. Ce chiffre illustre combien la précarité alimentaire frappe aujourd’hui la population française : le droit à l’alimentation est piétiné dans de nombreux foyers. Des mesures systémiques s’imposent pour remédier à cette épouvantable situation qui pose de graves problèmes sociaux, mais aussi sanitaires et environnementaux. Parmi ces mesures, la mise en place d’une sécurité sociale de l’alimentation est particulièrement intéressante. Soutenu par une large coalition d’acteurs, ce dispositif repose sur trois piliers : son caractère universel, son caractère démocratique et un financement par la cotisation sociale.

Parce que la sécurité sociale de l’alimentation est une mesure capable de transformer notre système alimentaire

Concrètement, l’objectif de cette mesure est de donner à chaque citoyen et citoyenne une carte vitale de l’alimentation, qui permettrait l’achat de produits alimentaires écologiques et sains, conventionnés à hauteur d’une certaine somme donnée par l’Etat et renouvelée chaque mois. Le collectif pour une sécurité sociale de l’alimentation (collectif SSA) propose ainsi que chacun·e puisse disposer de 150 euros par mois pour acheter des produits dont le conventionnement serait décidé démocratiquement.

Cette somme, associée au caractère démocratique du dispositif, permettrait de donner à chacun et chacune l’accès à une alimentation choisie et de qualité. La sécurité sociale de l’alimentation pourrait donc constituer une mesure sociale très forte, dont les bénéfices iraient bien au-delà du seul acte d’achat. Un tel dispositif pourrait ainsi participer à une transformation radicale de notre système alimentaire, en rendant accessibles des aliments locaux, produits dans des conditions sociales et environnementales vertueuses. Il pourrait également contribuer à enrayer l’industrialisation de notre système agricole, qui pousse les agriculteurs et les agricultrices, toujours moins nombreux, à s’endetter, accroît leur désarroi, saccage l’environnement et pose de graves problèmes sanitaires (obésité, maladies cardio-vasculaires, diabète, cancers…).

Le collectif SSA estime que la mesure, telle qu’elle est imaginée par les organisations membres,  coûterait  120 milliards d’euros par an, soit deux fois moins que le montant de la branche médicale de la sécurité sociale. Mais il affirme également qu’elle permettrait de réaliser par ailleurs des économies liées à la diminution des maladies imputables à la malnutrition, tout en produisant de la valeur localement et en restaurant notre souveraineté alimentaire. Notre agriculture serait ainsi plus résiliente et créatrice de davantage de richesse ! C’est tout un modèle économique qui serait ainsi positivement transformé par la sécurité sociale de l’alimentation.

Vous souhaitez en savoir plus sur la sécurité sociale de l’alimentation ? Nous vous conseillons ces quelques liens :

[Tribune] Créons une sécurité sociale de l’alimentation pour enrayer la faim

[Article] Une sécurité sociale alimentaire pour assurer notre résilience face aux défaillances du système actuel

[Conférence gesticulée] De la fourche à la fourchette… Non ! L’inverse !!