Pourquoi Greenpeace défend le retour des repas à un euro dans les restaurants universitaires ?
Parce que le milieu étudiant est frappé par la précarité alimentaire
La précarité alimentaire frappe la population étudiante, et ce d’autant plus fortement depuis le début de la crise sanitaire liée au covid-19. En 2019, près de 20% des étudiants et des étudiantes vivaient sous le seuil de pauvreté. Une étude réalisée en 2021 a montré qu’environ la moitié d’entre eux et elles sautent des repas pour des raisons économiques. Le constat est donc sans appel : la majorité des jeunes qui étudient n’ont pas les moyens de s’alimenter d’une façon digne, à la fois saine et écologique. Cette situation épouvantable sur le plan social mais aussi écologique n’a que trop duré : il est urgent d’y remédier.
Pour cela, il faut rendre accessible des repas équilibrés et écologiques (produits grâce à des aliments frais, locaux, à dominante végétale et bio) à un euro à l’ensemble des étudiant·es dans les universités. Le gouvernement a déjà mis en place une telle tarification pour les restaurants universitaires lors du début de la crise sanitaire, mais aujourd’hui, seul·es les étudiant·es boursiers peuvent bénéficier d’une telle tarification. De plus, certains CROUS l’ont abandonnée après avoir constaté le manque de budget (qui avait aussi entraîné le recours à des emplois précaires et une diminution de la qualité des repas servis). Il est donc essentiel que cette mesure soit mise en œuvre grâce un fond de l’Etat suffisant et non sur les budgets des seuls CROUS afin qu’elle ne se fasse pas au détriment d’autres enjeux et qu’elle soit pérenne.
Parce que la restauration universitaire est un levier de transformation de notre système alimentaire
Cette mesure répondrait en partie aux graves difficultés financières rencontrées par les étudiant·es. Mais ces repas ne doivent pas seulement être accessibles : ils doivent aussi être sains et écologiques. En ce sens, des progrès ont déjà été réalisés. En effet, la loi a intégré un certain nombre d’avancées pour que la restauration scolaire et universitaire soit moins carnée et plus durable et locale à travers des obligations légales d’approvisionnements. Ces progrès doivent être renforcés : avec près de 70 millions de repas servis chaque année, les restaurants universitaires constituent un potentiel débouché pour les productions agricoles vertueuses, tant sur le plan écologique que social.