Il y a un risque réel que des armes de fabrication française soient utilisées pour commettre des crimes de guerre à Gaza. Le gouvernement doit respecter les règles internationales en vigueur relatives notamment au Traité sur le commerce des armes et cesser toute livraison d’armes à Israël.

Désarmement - Paix et justice

Pourquoi la France doit cesser de vendre des armes à Israël

Il y a un risque réel que des armes de fabrication française soient utilisées pour commettre des crimes de guerre à Gaza. Le gouvernement doit respecter les règles internationales en vigueur relatives notamment au Traité sur le commerce des armes et cesser toute livraison d’armes à Israël.

Greenpeace appelle tous les États à suspendre immédiatement la vente d’armes qui pourraient être utilisées par l’armée israélienne à Gaza et en Cisjordanie. 

Nous appelons également la France à soutenir un embargo international sur les ventes d’armes à tous les groupes armés impliqués dans le conflit, notamment le Hamas, et la libération des otages et de tous les prisonniers détenus illégalement

Greenpeace soutient les appels d’Amnesty International, de la Campagne contre le commerce des armes et de bien d’autres organisations sur ce sujet. 

Le bombardement de Gaza est une catastrophe humaine et environnementale

A l’heure où nous écrivons ces lignes, le conflit aurait déjà causé la mort de près de 35 000 personnes et le déplacement de 2,4 millions d’autres. Le Hamas retient toujours des civils israéliens en otage.

La catastrophe humanitaire engendre des conséquences désastreuses sur l’environnement. Suite aux bombardements de Gaza, des rivières sont désormais souillées d’eaux usées et non potables, des terres sont contaminées, l’air est devenu toxique.  D’après les expert·es, le conflit rendra donc le territoire inhabitable.

Des armes de fabrication française pourraient être utilisées pour commettre des crimes de guerre.
L’armée israélienne dépend des armes et du soutien de ses alliés, notamment la France.

Une enquête récente menée par le média d’investigation Disclose en partenariat avec Marsactu a révélé que des munitions de fabrication française avaient été acheminées vers l’État hébreu après le déclenchement de la guerre. Depuis, onze organisations ont attaqué en justice l’État français pour réclamer une suspension immédiate des licences d’exportation d’armes vers Israël, en raison du risque grave d’utilisation contre des civils à Gaza, ce qui est totalement contraire au Traité international sur le commerce des armes, ratifié par la France.

Abstraction faite de l’immoralité des entreprises qui tirent profit du conflit, il existe un risque réel que ces armes soient utilisées pour enfreindre le droit international. En janvier, la Cour internationale de justice a estimé que, en vertu de la Convention sur le génocide de 1948, Israël pourrait enfreindre le droit humanitaire international.

Depuis, la situation n’a fait qu’empirer mais le gouvernement maintient sa position, à savoir que la France se contente de fournir de l’équipement « défensif » et des licences destinées à la « réexportation ».

Ce que le gouvernement français devrait faire

Pour le dire simplement, le gouvernement devrait appliquer ses propres règles.  

En effet, en vertu du droit européen et international, il est déjà tenu d’interrompre les exportations d’armes vers tout pays où elles risquent d’être utilisées pour commettre des crimes de guerre.

Dans ce conflit, d’autres pays ont déjà pris des mesures. Les Pays-Bas, l’Espagne, le Canada, la Belgique et l’Italie ont tous décidé de suspendre leurs ventes d’armes et leur soutien militaire à Israël. Les États-Unis ont même suspendu une livraison de bombes à Israël au début du mois de mai, pour des raisons liées aux droits humains.

Une interdiction des exportations pourrait avoir un impact important, au-delà de la question des armes elles-mêmes, et pas seulement de manière symbolique. Un embargo sur les armes pourrait éviter davantage de morts et de destructions et souligner l’importance de respecter le droit international et de protéger les populations civiles.

C’est l’une des mesures les plus tangibles que la France puisse faire pour renforcer la pression en faveur de la paix et, surtout, du respect du droit humanitaire international à Gaza et dans le monde.

Pourquoi Greenpeace prend la parole sur cette question

Gaza aujourd’hui, c’est le déplacement de plus de deux millions de victimes innocentes. Ce sont des villes entières détruites, sans accès à l’eau potable, à la nourriture ou aux médicaments pour les Palestiniens.

Greenpeace est surtout connue pour ses campagnes en faveur de l’environnement mais le mot « peace » (paix) fait partie intégrante de notre nom. Nous faisons campagne pour un monde vert et pacifique parce que nous savons que l’un ne va pas sans l’autre. Toute solution environnementale qui ne respecte pas les droits humains est vouée à l’échec.

Ce n’est pas la première fois que Greenpeace s’exprime en période de conflit.

Si l’on remonte un peu plus loin, nous avons manifesté notre opposition à la guerre en Irak et dénoncé celle en Ukraine, tandis que notre bureau espagnol a fait campagne contre les exportations d’armes vers l’Arabie saoudite.

Nous avons bien conscience que ces sujets génèrent des tensions et nous pensons que militer en faveur de la paix demande du courage. Fidèles à nos valeurs, nos convictions et notre mission sociale, nous soutenons toutes celles et ceux qui y travaillent.

Pour en savoir plus sur les exportations d’armes vers Israël et vous mobiliser, consultez le site d’Amnesty International.