1- C’est meilleur pour notre santé et celle des agriculteurs
Quelles sont les différentes voies d’exposition aux pesticides ?
En général, la population est exposée à une multitude de pesticides via les produits alimentaires qu’elle consomme au quotidien. Dans les régions agricoles, où les pesticides sont utilisés, ces substances se retrouvent en suspension dans l’air, polluent les sols et les cours d’eau et peuvent être systématiquement absorbées par certaines espèces de plantes non ciblées.
De nombreuses études publiées entre 2007 et 2014 suggèrent que les légumes, notamment les légumes à feuilles vertes, et les fruits, tels que les pommes et les raisins, sont généralement les aliments qui contiennent les niveaux de résidus de pesticides les plus élevés .
Quelles sont les personnes les plus touchées par les pesticides ?
Chez les enfants exposés à des taux élevés de pesticides in utero, différents impacts ont été observés, tels que le retard du développement cognitif, des effets comportementaux et des malformations congénitales. Une corrélation forte a également été mise en évidence entre l’exposition aux pesticides et l’incidence de la leucémie chez l’enfant.
Pour les agriculteurs, des études ont montré que plus l’exposition aux pesticides est importante, plus l’incidence de plusieurs types de cancers (prostate, poumons, etc.) et de pathologies neurodégénératives (maladie de Parkinson et d’Alzheimer) est élevée. Des éléments indiquent que certains pesticides peuvent perturber les systèmes endocrinien et immunitaire.
Pour plus d’informations, consulter notre rapport sur l’impact des pesticides.
2- C’est protéger la biodiversité
Les pesticides affectent tous les organismes ainsi que les environnements dans lesquels ces organismes évoluent. Ainsi, dans l’Union européenne, 24,5 % des espèces vulnérables ou en danger sont menacées par les effluents agricoles (parmi lesquels les pesticides et les engrais), notamment les abeilles, les libellules, les amphibiens…
En plus de détruire directement la biodiversité, les pesticides affectent des maillons essentiels de la chaîne alimentaire. Les oiseaux des champs en sont une illustration criante. En plus d’être directement empoisonnés, ils souffrent d’une réduction drastique de leurs ressources alimentaires (insectes, graines…). En France, plus de 70 % des couvées de perdrix grises sont exposés à au moins un pesticide.
Or, les écosystèmes naturels sont complexes : la raréfaction d’une espèce en particulier peut provoquer des déséquilibres qui mettent en danger des services que la nature fournit gratuitement.
Cette contamination concerne également le poisson, la viande (nourrie au soja transgénique), la volaille et les œufs ! Tous nourris avec des pesticides…
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter notre rapport sur les impacts environnementaux des pesticides.
3- C’est protéger les sols et nappes phréatiques
L’agriculture biologique respecte, restaure et entretient les équilibres biologiques sans lesquels la vie ne peut se développer et durer. L’agriculture bio ne pollue pas avec les pesticides, fongicides et autres engrais de synthèse.
L’agriculture biologique utilise moins d’eau, en raison de ses techniques de travail du sol, des variétés qu’elle utilise mais aussi parce que sa logique agronomique et donc économique, ne l’incite pas à intensifier sa production annuelle mais à raisonner sur une rotation longue.
L’agriculture écologique dynamise la fertilité des sols sans avoir recours à des produits chimiques. Elle les protège de l’érosion, de la pollution et de l’acidification.
L’agriculture écologique permet aux agriculteurs de lutter contre les ravageurs, les maladies et les mauvaises herbes en utilisant matières organiques végétales ou animales sans utiliser de pesticides chimiques qui polluent les sols, l’eau et dégradent les écosystèmes, ainsi que la santé des agriculteurs et des consommateurs.
4- Manger bio oui, mais local et non sous serre !
En plus de toutes les raisons évoquées ci-dessus, le bio privilégie le local et les circuits courts ! L’importation de fruits et légumes de pays lointains a un impact polluant sur la planète. Le premier réflexe à adopter lorsque l’on est dans les grandes surfaces, c’est de regarder la provenance des fruits et légumes mais aussi leur saisonnalité (lien guetteur). Avec ces informations, vous éviterez la culture sous serre qui est un véritable désastre écologique.
Il existe des coopératives de produits bios et locaux qui proposeront des fruits et légumes de saison. Vous pouvez adhérer à une Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) ou à l’association sociale et solidaire Les Jardins de Cocagne. Grâce à cette adhésion, vous pouvez directement aller chercher vos fruits et légumes à la ferme, qui peut mener sa production indépendamment des grands systèmes de distribution. Le producteur, lui, s’engage à fournir à ses clients des « paniers » de fruits et légumes de saison.
Et les supermarchés dans tout ça ? Que font-ils ?
Pendant cinq ans, Greenpeace a encouragé les enseignes de la grande distribution (Carrefour, Leclerc, Auchan, Casino, Intermarché, Monoprix, Système U, etc.) dans une course vers zéro pesticides pour les fruits et légumes. Si elles semblent avoir pris conscience du problème et multiplient les annonces, leurs efforts sont pourtant largement insuffisants, comme nous l’analysons dans ce dossier.
Pour aller plus loin :
- Je rejoins les mobilisations citoyennes organisées par des lycéen·nes dans toute la France pour demander davantage de repas végétariens à la cantine.
- Je consulte le calendrier des fruits et légumes de saison.
- Je signe la pétition contre les nouveaux OGM.
- Je rejoins le mouvement contre la déforestation, dopée par l’élevage industriel.