Des plongées « engagées »
Après l’observation en surface de la mégafaune exceptionnelle des eaux guyanaises, place aux explorations des eaux profondes. L’équipage de Greenpeace, une équipe de plongeurs professionnels mais aussi des scientifiques du Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (Criobe) et du CNRS se sont préparés pendant un an pour réaliser cette expédition et ces plongées.
Dans le jargon, les pros qualifient ces plongées d’« engagées ». Car descendre à 100 mètres de profondeur avec de puissants courants de trois nœuds et sans aucune visibilité, ça nécessite un certain « engagement ».
Dans le récif, la vie foisonne !
Les plongeurs ont recueilli des échantillons de plusieurs espèces qu’ils ont ensuite confiés à l’équipe de scientifiques du Criobe-CNRS, à bord. Nous avons notamment la chance de pouvoir compter sur l’expertise de Serge Planes, directeur de recherche au CNRS et spécialiste récifs coralliens. Un géologue de l’université de Cayenne est également présent pour étudier le sable et la composition de la roche du récif.
Des échantillons d’eau ont également été prélevés autour du récif pour procéder à des analyses d’ADN environnemental (barcoding), qui nous permettront d’en savoir plus sur la biodiversité des récifs profonds et de mieux comprendre leur mystérieux fonctionnement…
La question que tout le monde se pose est : comment ces récifs peuvent-ils se développer à de telles profondeurs, dans des eaux si sombres ?
Dans le laboratoire aménagé pour l’occasion sur le bateau, les scientifiques continuent d’identifier les spécimens remontés.
Comme les plongées, nous aussi nous sommes « engagé·es », pour la protection des océans et du climat !
Bien entendu, l’un des principaux objectifs de cette expédition est que ce récif soit protégé, notamment contre les projets de forage pétrolier de BP, dans les eaux voisines du Brésil. Une marée noire serait catastrophique pour le récif, les côtes et la population de la région.
Protéger les océans, c’est aussi protéger le climat : les océans nous fournissent 50 % de l’oxygène que nous respirons, aspirent du carbone et contribuent à la régulation climatique. On ne résoudra pas la crise du climat sans résoudre celle des océans !
Exploiter les réserves de pétrole près du récif, au large du Brésil, serait une pure folie pour le climat : l’utilisation de ces réserves produirait autant d’émissions que huit ans de déforestation de la forêt de l’Amazonie brésilienne !
Avec votre aide, nous ne laisserons pas cela arriver !
Il faut que les États concluent un traité international ambitieux pour la protection des océans à l’ONU, en avril prochain. Ce traité doit permettre à la communauté internationale de créer un vaste réseau de réserves marines dans lesquelles toute activité humaine serait interdite et où la vie aquatique pourrait prospérer.
Cette expédition à bord de l’Esperanza est la preuve que quand différentes compétences (plongeurs, scientifiques, militant·es) font cause commune, l’être humain est aussi capable du meilleur. Avec nous, mettez la pression sur les responsables politiques, signez la pétition pour protéger les océans.