Election
Nous avons analysé les programmes des douze candidat-es à la Présidentielle 2022.
Jean Lassalle
À côté de la plaque
sur les enjeux écologiques
Jean Lassalle passe à côté de la nécessité de transformer notre système économique et notre modèle de société dans un effort de solidarité, de partage de l’effort et de sobriété. Il n’est pas du tout à la hauteur sur les enjeux de régulation des entreprises polluantes et de transformation des secteurs polluants : il ne dit quasiment rien sur le secteur des transports dans son programme. Sur l’agriculture et l’alimentation, il propose de revoir la distribution de la PAC au profit des petits paysans, de favoriser l’accès au foncier et de soutenir les labels de qualité – mais de façon très succincte. Rien n’est dit sur la sortie des pesticides, la désintensification de l’élevage industriel ou la précarité alimentaire. Il parle dans son programme de réindustrialisation de la France ou de redonner à l’Etat l’initiative dans les secteurs clés de l’économie mais sans aucun lien fait avec les enjeux écologiques et climatiques.
De plus, il rate le coche de la transition énergétique, car même s’il souhaite investir dans les renouvelables, il veut aussi freiner le développement de l’éolien, prolonger les centrales nucléaires en fin de vie et basculer dans le nucléaire de quatrième génération et baisser la TVA sur les hydrocarbures – et il ne dit rien sur l’enjeu majeur de développement des économies d’énergie.
Sur l’enjeu de majeur de préservation de la biodiversité, il a le mérite de parler de biodiversité marine : il insiste sur la nécessité de développer la recherche sur le milieu océanique, sans clarifier que cela ne doit pas avoir pour finalité d’exploiter toujours plus ces écosystèmes et sans prendre position sur des enjeux clés pour Greenpeace comme le moratoire sur l’exploration minière en eaux profondes. A noter qu’il se présente aussi comme défenseur de la chasse et propose de s’affranchir des normes européennes sur la protection de la nature, ce qui est très inquiétant…
Pour rappel, Jean Lassalle était député de l’Assemblée nationale lors du précédent quinquennat, d’abord en tant que « non-inscrit » puis au sein du groupe parlementaire « Libertés et Territoires » à partir de début 2020.
Un point positif : il a voté contre l’adoption du CETA, accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada néfaste pour l’environnement et le climat.
Mais il a voté pour la ré-autorisation des néonicotinoïdes (les pesticides tueurs d’abeilles). Sur les conditionnalités écologiques aux aides publiques apportées aux grandes entreprises pendant la crise Covid, Jean Lassalle n’a pas participé directement aux différents votes afférents. Il n’a pas non plus participé directement aux différents votes relatifs à l’exclusion de l’huile de palme et de l’huile soja de la liste des « biocarburants » bénéficiant d’avantages fiscaux (les effets dramatiques de ces biocarburants de première génération sur le climat et l’environnement ont été largement démontré).
Pour plus de détails, voir nos données compilées pour les familles politiques des différent·es candidat·es, publiées en accès libre.
Aperçu de tous les candidats et candidates
Pour en savoir plus sur les critères que nous avons retenus, voir notre méthodologie.
Pour compléter et approfondir les programmes sur l’écologie des candidats et candidates à l’élection présidentielle 2022, voir également les analyses du Réseau Action Climat, dont Greenpeace France est membre, ainsi que la comparaison des propositions des candidat·es réalisée par l’Affaire du Siècle, avec Data For Good et le collectif Eclaircies pour sortir la France de l’illégalité climatique.
Les analyses ci-dessous se concentrent sur les programmes des candidats et candidates et ne traitent donc pas directement des conséquences du conflit en cours en Ukraine. Les enjeux de transition écologique et énergétique et de justice sociale prennent cependant une dimension supplémentaire dans ce contexte. Pour en savoir plus, voir notre article consacré aux questions environnementales liées à la guerre en Ukraine et à leur traitement par les responsables politiques.