Que pense Greenpeace de la transition énergétique en Allemagne ?
L’Allemagne est souvent pointée comme un contre-exemple à la sortie du nucléaire. Beaucoup disent que la fermeture des centrales nucléaires allemandes a eu pour conséquence directe un recours au charbon et au gaz fossile massif. Or, il n’en n’est rien.
L’Allemagne a sans nul doute un passif assez lourd avec ses centrales à charbon. Le pays dispose de nombreuses mines de charbon, de lignite et de houille, exploitées depuis le XIXe siècle. La question de la sortie du charbon est dans ce cadre aussi une question éminemment sociale, puisqu’aujourd’hui, plus de 20 000 Allemand·es vivent encore grâce à l’exploitation du charbon et qu’il est crucial d’accompagner la transition pour l’ensemble des salariés de ce secteur.
Toutefois, il est faux de dire que l’Allemagne a augmenté ses émissions de gaz à effet de serre depuis qu’elle a enclenché sa sortie du nucléaire.
L’usage des énergies fossiles dans le mix énergétique allemand a drastiquement baissé depuis les années 1990, et on constate la même tendance dans le mix électrique. L’Allemagne s’est fixé comme objectif d’ici à 2030 de ne plus utiliser de charbon pour produire de l’électricité ; cet engagement est également pris pour les autres énergies fossiles d’ici à 2035 avec un objectif très ambitieux d’atteindre le 100% renouvelable à cette échéance.
Pour accélérer la baisse des émissions de gaz à effet de serre en Allemagne, des efforts doivent également être faits du côté des transports (voitures), de l’industrie et du chauffage des bâtiments.
Il est donc très simpliste, voire trompeur de dire que, pour préserver le climat, la France ne peut pas sortir progressivement du nucléaire sous peine d’augmenter ses émissions de gaz à effet de serre en se référant au cas de l’Allemagne.