Quel est l’objectif de l'accord entre l'UE et le Mercosur ?
Cet accord est le plus important accord de libre-échange conclu par l’Union européenne (UE) de par la population concernée (780 millions de personnes) et de par les volumes d’échanges couverts (40 à 45 milliards d’euros d’importations et exportations).
L’objectif de l’accord est d’établir une zone de libre-échange entre l’UE et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Venezuela). Cela passerait par exemple par l’élimination des droits de douanes, la simplification des procédures douanières ou l’élimination de ce que l’on appelle les barrières non tarifaires.
Souvent présenté comme un accord « cars for cows » (des voitures contre des vaches), l’accord de libre-échange vise à favoriser les exportations européennes d’automobiles mais également les exportations textiles et alimentaires (fromages, lait en poudre…). Les importations en provenance des pays du Mercosur qui seraient favorisées sont notamment la viande (bœuf, poulets…) et l’éthanol.
L’un des objectifs prioritaires de l’UE dans le cadre de cet accord est de réduire les droits de douane sur les voitures afin d’accroître les exportations européennes d’automobiles vers la région du Mercosur. L’étude d’impact environnemental affirme que l’accord de libre-échange devrait permettre le développement d’une mobilité plus « propre » dans la région du Mercosur. Pourtant l’accord reste flou sur la prise en compte de la performance énergétique des voitures pour établir la réduction des droits de douanes. De plus, il n’y a pas d’analyse approfondie sur les impacts attendus en termes de type de véhicules exportés : par exemple, cet accord va-t-il encourager l’exportation de véhicules plus lourds et plus émetteurs de type SUV, que mettent de plus en plus en avant les constructeurs automobiles y compris européens ?
Enfin, l’accord ne prend pas en compte les risques liés à une production et un usage accrus de véhicules individuels, tant en termes de pollution de l’air et de santé que d’émissions de gaz à effet de serre et de changement climatique, et ce alors que le secteur des transports est l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre !
Cet accord est vivement critiqué par les agriculteurs et agricultrices européens, qui mettent en avant une concurrence déloyale avec des normes environnementales, sociales ou sanitaires différentes, ainsi que par les associations environnementales, qui pointent du doigt un impact négatif sur les forêts et un renforcement de l’agro-industrie.
Greenpeace est opposée à cet accord de libre-échange et demande au gouvernement français de le rejeter.