Quelle est la position de Greenpeace sur le végétarisme ?
Pour Greenpeace, il est indispensable de réduire la consommation actuelle de viande et de produits laitiers à l’échelle mondiale.
De manière concrète, Greenpeace considère que chaque individu sur terre devrait limiter sa consommation à environ 230 grammes de viande et 0,5 litre de lait par semaine. Une telle limitation impliquerait de réduire les disparités de consommation entre les pays dans le monde afin de garantir un accès équitable de tous à ces produits. En effet, l’élevage est pratiqué à une échelle si vaste qu’il exerce une pression trop forte sur l’environnement : il dérègle le climat en représentant 14% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, confisque des terres au détriment des forêts ou des cultures destinées à la consommation humaine et pollue les eaux.
Cependant, un certain type d’élevage trouve sa place dans un modèle d’agriculture écologique. Dans ce modèle-là, on évite au maximum que l’élevage prive les hommes de terres agricoles qui doivent être cultivées en priorité pour faire pousser des denrées dédiées à la consommation humaine. Cela signifie que les ruminants (vaches, moutons, chèvres…) s’alimentent principalement avec l’herbe qui pousse sur des surfaces non dédiées à la culture : zones de montagne où seul le pâturage est possible, parcelles libérées par la rotation des cultures, prairies permanentes, zones semi-naturelles où le bétail joue un rôle-clé d’entretien de l’écosystème… Les cochons et la volaille s’alimentent principalement, quant à eux, grâce aux résidus agricoles et aux déchets organiques. En agriculture écologique, les animaux remplissent une fonction essentielle : celle de fertiliser naturellement les sols grâce à leurs excréments afin d’éviter l’utilisation d’engrais chimiques. Ce modèle d’élevage écologique suppose de produire moins que ce que l’on fait actuellement.
Greenpeace appelle-t-elle à devenir végétarien-lien ?
Exclure totalement la viande et/ou les produits animaux de son régime alimentaire représente une bonne solution pour lutter contre ces problèmes. Mais nous n’avons jamais préconisé le boycott ou le végétalisme de manière isolée. La capacité de créer des changements doit être accessible à tous, en travaillant dans un contexte global qui intègre les questions culturelles, de classe et d’accessibilité. Prôner une solution unique «devenez végétalien pour sauver la planète» n’est tout simplement pas une solution appropriée, significative ou percutante pour quelqu’un dont, par exemple, la survie repose sur l’agriculture de subsistance ou la pêche.
Le monde a besoin de faire de grands changements à travers une variété de secteurs pour résoudre le changement climatique. Devenir végétarien-lien est une merveilleuse chose que vous pouvez faire pour réduire votre impact. Mais ce n’est pas la seule chose. Cette liste pourrait inclure de ne pas conduire de voiture, de ne jamais prendre l’avion, de ne manger que des aliments biologiques cultivés localement, en évitant l’huile de palme, de vivre hors réseau électrique, – un défi assez important… Si nous encourageons les gens à prendre les plus grandes mesures qu’ils peuvent, nous agissons surtout sur les entreprises et les gouvernements qui conduisent les plus grandes causes du changement climatique.