Quelle est la position de Greenpeace sur l’élevage ?
Greenpeace n’est pas opposée à l’élevage en tant que tel mais à son industrialisation et à la surproduction. En d’autres termes, dans la majorité des cas, aujourd’hui on produit trop de viande et mal. L’élevage industriel, que ce soit pour produire de la viande, des œufs ou des produits laitiers, ne répond plus à l’objectif essentiel de nourrir le monde durablement, mais à des exigences de productivité et de rentabilité. L’élevage industriel repousse les limites du possible au détriment du bien-être animal et de la protection de la planète.
- Pourquoi faut-il sortir de l’élevage industriel ?
- L’élevage est-il bénéfique pour l’agriculture ?
- Quelles sont les conditions pour une transition vers un élevage écologique en France ?
Pourquoi faut-il sortir de l’élevage industriel ?
Parce qu’en France, l’industrialisation de l’élevage se traduit par une diminution drastique du nombre de fermes et donc d’éleveurs et que, en parallèle, les méga exploitations prolifèrent et entassent toujours plus d’animaux. Les fermes-usines, symbole de ce système, ont des conséquences éthiques, mais aussi environnementales, sociales et sanitaires désastreuses.
En plus des conditions de vie catastrophiques pour les animaux, qui sont largement documentées par de nombreux acteurs du bien-être animal, les fermes-usines participent à la perte d’autonomie des éleveurs en menaçant l’existence même de modèles paysans, et contribuent fortement à la pollution des sols, de l’eau, de l’air et à l’effondrement de la biodiversité. Ces fermes-usines, qui n’ont de “fermes” que le nom, aggravent également la déforestation liée à nos importations de soja pour l’alimentation des animaux devenus des produits de masse.
L’élevage est-il bénéfique pour l’agriculture ?
Les animaux d’élevages paysans, écologiques ou biologiques sont utiles à l’agriculture car ils participent à l’optimisation du cycle des nutriments : ils produisent de l’engrais naturel grâce à leurs déjections, qui servent à nourrir les cultures. En étant capables contrairement aux humains de digérer l’herbe, les vaches et les brebis permettent aussi de valoriser toutes ces terres agricoles sur lesquelles on ne peut produire autre chose que de l’herbe.
Quelles sont les conditions pour une transition vers un élevage écologique en France ?
Greenpeace défend un modèle d’élevage local, indépendant et écologique. C’est-à-dire un élevage qui respecte les agriculteurs et agricultrices, crée des emplois, garantit un lien humain-animal équilibré et protège les écosystèmes, la biodiversité, le climat et notre santé.
Cette forme d’élevage, que Greenpeace soutient, n’est possible qu’en réduisant drastiquement le nombre d’animaux par élevage par rapport aux pratiques industrielles actuelles. En effet, un élevage paysans n’est pas compatible avec une surproduction d’animaux aux conséquences néfastes. Les ressources planétaires étant limitées, sortir de l’industrialisation de l’élevage implique inévitablement une réduction de la production et donc de la consommation actuelle de viande. L’enjeu est alors pour chacun et chacune de passer de régimes alimentaires trop carnés qui exercent une pression dangereuse sur notre planète, déstabilisent les écosystèmes et nuisent à notre santé, à une alimentation qui fait la part belle au végétal tout en incluant en quantité limitée de la viande et des produits laitiers si on le souhaite, et issus d’élevages paysans, locaux et/ou biologiques. Pour ce faire, Greenpeace recommande de limiter sa consommation à 230 grammes de viande par semaine et à 0,5 litre de lait d’origine animale.