Les gisements de métaux en eaux profondes font l’objet de l’attention croissante des sociétés minières et des analystes en matières premières. Pour la plupart, ces gisements se situent au-delà de la limite des 200 milles marins, dans les eaux internationales où aucun pays ne détient de droit souverain pour l’exploitation minière. D’après la Convention des Nations unies sur le droit de la mer
(CNUDM), les activités minières sont régies par l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), basée à Kingston en Jamaïque, et mandatée pour organiser les activités liées aux minéraux dans la zone internationale des fonds marins « dans l’intérêt de l’humanité » et d’assurer « la protection efficace du milieu marin contre les effets nocifs pouvant découler des activités liées aux grands fonds marins ».
À l’heure actuelle, l’AIFM n’a encore approuvé aucune activité d’exploitation minière à visée commerciale.
Ce rapport, rédigé par l’Institut Oeko de Fribourg (Allemagne), démontre que les nodules polymétalliques, en particulier ceux de la zone de Clarion-Clipperton, dans le Pacifique, constituent le gisement en eaux profondes suscitant le plus vif intérêt, tant du point de vue de l’approvisionnement en ressources que des perspectives économiques. Cependant, si le potentiel des ressources est très élevé et excède en partie les réserves terrestres, cela ne signifie pas que l’exploitation de tels volumes est réaliste. Même une fois les concessions d’exploitation accordées, les projets d’extraction minière ne pourront utiliser en réalité qu’une fraction de ces métaux.
L’objectif du présent rapport est de contribuer aux prises de décision en mettant en lumière certains aspects concernant l’approvisionnement en matières premières et l’extraction minière en eaux profondes, alors que l’année 2023 sera cruciale pour la règlementation et la protection des fonds marins.